dimanche 11 octobre 2015

La grande Pluie

L’automne dans les Abruzzes est sans merci et nous arrivions à Castel di Sangre sous une pluie torrentielle. Les rues se noyaient sous les flaques que les voitures et camions nous renvoyaient sous forme de vagues pour nous arroser encore plus. 

Une dame en voiture s'arrêta. Elle se présenta comme étant Raffaela. Je lui expliquais que je cherchais un gîte. N’importe e quel, parce que là, vraiment, on était trempés. Elle se mit à téléphoner et puis me disait  : “Il ya un village de vacances, je vais aller les voir et leur demander si ils te prennent, puis je reviens” Sur ce, Raffaela partait. De notre côté, Gamin et moi continuions à progresser vers la ville. Au bout d’un moment, Raffaela revint. “Oui, ils vous prennent!alors suis moi, je vais te montrer où c’est”. 



Le front pluvieux s’approche et enveloppe les montagnes autour de Castel di Sangre

On suivait donc la voiture qui avança lentement et s’arrêta tous les 200 mètres afin de nous permettre de la rattraper.
A un moment donné, elle s’arrêta à un edroit où il ne fallait pas. En tout cas aux yeux des carabinieri qui l’interpellaient et voulaient voir ses papiers. “Vous n’allez pas me retarder pour cette connerie ! “ protestait Raffaela. “Je dois montrer à cette voyageuse qui est venue de la France à pied avec son âne où elle peut s’abriter”. 
Vous auriez pu lui montrer à pied”. 
Non! Je vais lui montrer le chemin en voiture! Et c’est urgent!”
“Urgent ? La dame n’est pas en train de mourir”
“Mais il pleut comme c’est pas possible!”
“D’abord vos papiers!”
“Je crois que vous ne vous rendez pas compte de la situation! Cette dame est venue de France et elle fait un pélerinage pour Aldo Moro! Vous avez entendu? Pour ALDO MORO!

Cet argument sembla faire le poids. Les Carabinieri ne savaient plus trop quoi répondre et laissaient ma guide poursuivre sa mission. Après quelques rues, Raffaela s’arrêta et me disait : “Il faut vraiment que j’aille au boulot maintenant. Mais je vais trouver quelqu’un d’autre pour t’aider. “Sur ce, elle alla sur la rue, arrêta la première voiture venue et demanda aux deux messieurs à l’intérieur de m’emèner au “Parco del Sangre”. Ces derniers étaient d’accord et alors c’est eux que je suivais.

Le Parco del sangre est un beau petit “village” de chalets à vacances. La gérante vint à mon encontre. “Ah, je vous attendais! Je vais vous montrer votre chalet. Vous  pouvez attacher l’âne dehors". Son téléphone sonna. C’était Raffaela, mon premier guide, qui voulait savoir si j’étais bien arrivée. “Oui, elle est arivée en ce moment même, tout va bien, on va la mettre au sec et au chaud.”
Je demandais à faire une grosse bise virtuelle à Raffaela, cette petite femme courageuse qui m’a tant aidée.



Un chalet aussi confortable et joli - il est certain qu’il coûte cher, mais trempée comme je le fus, je l’aurais pris, eusse-t-l coûté 80 Euros. Mais loin de là : “Ne te préoccupe pas de ça. On te l’offre.”

Encore? C’est décidément une veine sans pareil! Et une générosité inouïe. 

Et comme a pluie était également annoncée pour le lendemain - hop - voilà que on m’offre de rester aussi le jour suivant.

Je profite de ces mini-vacances pour faire des achats en ville, mettre à jour le blog et dessiner un peu. 


Le matin du départ, j’ai du mal à sortir de la ville. Tout simplement parce que je suis arrêtée toutes les 30 mètres par des citadins curieux mais gentils qui m’offrent un cappuccino. Je finis par quitter Castel di Sangre transformée en cafetière remplie à ras.



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