vendredi 2 octobre 2015

Le bourg entre les cerfs

Après maintenant plus de 5 mois de marche, j’ai en moi un épuisement tellement fondamental que l’avancée est devenue nettement plus dure qu’au début du pèlerinage. Les nuits dans la tente sont plus rudes, le froid consomme beaucoup de forces.

Quand nous arrivions à Pescasseroli, j’étais ravie de trouver un camping non loin de la ville.
Oui, ils avaient la place et oui, ils acceptaient l’âne. Que demander de plus?
Mais j’étais tellement fatiguée que je ne me voyais plus du tout faire l’effort de planter la tente, gonfler le matelas et toutes les corvées qui vont avec. Alors je demandais: “Et si je prends un chalet? Ça coûterait quoi?”  

40 Euros. C’est plus qu’une nuit à l’hôtel Lo scoaittolo à Castellafiume où j’avais logé quelques jours auparavant. Mais je n’en pouvais plus. Alors adjugé !  Gamin lui, pouvait aller sur le pré du paysan voisin qui l’accueilla avec joie : “La nuit, on va le rentrer dans un box, avec du bon foin et des granulés. Il y sera à l’abri des prédateurs”.


Gamin, au coeur des Abruzzes

Bref,  nuit de luxe pour nous deux. Le lendemain matin, je bâtais Gamin et me prépara à règler mon séjour. “Non” disait la gérante. “On ne va pas te faire payer”.

Ce superbe chalet, gratuit? Je n’en revenais pas.

Eh si! Et mieux encore : “Ta prochaine étape est Viletta Barrea? J’y habite. Tu peux venir camper dans mon jardin”. En voilà une proposition. Je quittais donc Pescasseroli avec la bonne certitude de ne pas avoir à chercher le gîte du soir.
A l’entrée de Viletta, un panneau indiqua “Ville entre les cerfs, ralentissez!” Comment ça, une “ville entre les cerfs”? Un gag publicitaire typique des Abruzzes, où on est tout de même très fier d’héberger une faune vigoureuse, me suis-je dit.

Passage de cerfs. Ralentissez !

Je me rendais au bar où on m’avait dit d’y aller. Après quelques périples et petits malentendus, la gérante du camping me faisait savoir qu’elle avait trouvé “un poste encore bien mieux.”  En effet: Je pouvais aller loger dans le musée des transhumances. Gamin aura la possibilité de paître sur le pré qui s’étend à l’arrière de l’édifice. Donc encore une nuit en abri “dur”, avec repos immédiat, sans travaux de montage de tente.

Après m’être installée dans les lieux, je me rendis à nouveau au bar, histoire de boire quelquechose et de dire rebonjour aux gens qui avaient été si accueillants. Le crépuscule arrivait. Sur le chemin, mon regard fut attirée vers un espace vert...il y avait un énorme cerf. Un cerf, comme ça, en plein milieu du patelin!


Je regardais plus loin - un autre! Vite, retour au musée, prendre la caméra ! Je ressortais et voilà...il y en avait partout. Un immense cerf venait direct vers moi sur la rue, bifurquait dans la grande rue, où un gros camion s’approchait. Le camion ne ralentissait guère, le cerf prit la fuite - mais juste pour éviter la collision. Après, il continuait à se balader parmi les gens, entre les maisons.


Le cerf et le camion

Eh oui, ils sont descendus de la montagne il y a quelques années et depuis, il vivent avec nous. Comme ça.” me raconta la gérante du camping.

“La ville entre les cerfs”  - non, ce n’est pas un gag. C’est une autre merveille de ce pays qui ne cesse de surpendre.

2 commentaires:

  1. salut diana
    il parait que c'est dans la marine qu'il y a le plus de cocus??!!!!!
    maintenant je sais aussi que c'est a Viletta Barrea que les cornus sont les plus nombreux !
    je suis heureux de voir toutes ces personnes qui t'accueille chaleureusement, c'est bon pour ton moral.
    depuis ce matin , la pluie c'est invitée en provence ! mais bon, elle manquait cruellement !
    l'espere que ton chemin restera sec , c'est quand meme plus agreable et ca limite les courbatures de la personne agée que tu ai !! mais !!!!!!!!! je rigole !
    bonne route et prend soin de la troupe..
    didier

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    1. Bonjour Didier, Oui, la chaîne des belles rencontres ne cesse pas et en effet, ça aide énormément. Je suis retard avec ce blog, car actuellement je me trouve déjà dans les Pouilles - où il fait un temps de chien, (Pluie, vent, même des tornades) C'est donc pareil que chez toi en Provence Eh oui ! c'est l'automne, même dans les régions du sud.
      Comme toujours, merci pour le commentaire, qui m fait très plaisir.

      Diana

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