mardi 30 juin 2015

Dolce Vita à Noli

Vous suivez le bord de la mer et le soir, vous bifurquez de nouveau vers les montagnes où vous trouverez un endroit pour camper”.

Cette proposition faite par quelques Liguriens me sembla bonne et c’est ainsi que nous procédions. Pour suivre la côte, on est soit sur un lungomare - une promenade bourrée de promeneurs, touristes et stands de glace, soit sur la Via Aurélia, une  Strada Statale (route nationale) très fréquentée et par conséquent peu agréable, si vous voyagez à pied avec un âne.

Sur le Lungomare et en ville nous avions du nous arrêter au moins toutes les trentes mètres pour répondre aux questions et permettre aux gens de nous prendre en photo avec leur portable. Cela nous retarde.


Je n'en reviens toujours pas de la pureté transparente de la mer.

Malgré tout, il faut admettre qu’on peut faire pas mal de kilomètres de cette manière ; on ne se trompe pas de chemin et c’est toujours plat. Il n’y a pas les obstacles typiques de la montagne, mais il y en a quand-même :  Un tunnel par exemple ! Gamin est resté coincé entre la paroi et les piliers qui délimitent l’étroit passage des piétons. Heureusement qu’un citoyen sympa nous à aidés à le sortir de là.

Après une grande journée de marche tout au long de la mer, nous arrivions à Noli. Nous étions fatiguées et je me maudissais de ne pas avoir commencé la recherche du camp du soir plus tôt. Je me renseignais chez plusieurs gens dans les rues pittoresques de la ville médiévale - tout le monde me disait  : “Il faut que vous montez dans ma montagne. Mais ce sera long pour arriver à des lieux où vous pouvez trouver un endroit.

Eh bien, tant pis, il fallait le faire. Nous nous dirigions donc en direction montagne, en passant par les édifices historiques impressionnants de Noli.

C’est alors qu’un homme arriva en courant derrière nous. Heureux de nous avoir rattrapés, il expliqua que les gens de la ville lui avaient appris que je cherchais un quartier de nuit et que lui, il avait un terrain avec des ânes, non loin d’ici et que je pouvais venir!

Quelle chance! Donc fini la longe marche - nous serions les hôtes d’Emiliano et de ses ânes et chats. Un petit regard autour de moi - et voilà que je découvre où je suis: Sur la Piazza Aldo Moro !

La première enseigne “Aldo” depuis que je suis en Italie ! Coincïdence ? Je n’y crois pas. C’est plutôt dans la merveilleuse logique de ce pèlerinage.


Emiliano parle rudement bien le français et par conséquent, la communication fut très aisée. Son terrain est un petit paradis: Un potager, es vignes, une petite cabane à outils et le parc des ânes.

Nous mettions Gamin chez ses congénères. Deux hongres et une femelle. Je voyais bien que surtout la femelle n’était pas vraiment heureuse d’avoir de la visite. Elle fit en sorte que Gamin préféra de se tenir à l’écart des autres.



Gamin (à l'arrière) passe des vacances chez d'autres ânes.

Quand à moi, j’accèptais l’offre d’Emiiano de rester son invitée pour plus d’un jour, afin de reprendre des forces. Et puis, il y avait des corvées à faire, des courses et l’Ipad à renvoyer la maison.

Le terrain ne se trouvant que quelques minutes à pied de la plage, j’en profitais pour aller à la mer prendre un bain le plus souvent possible.
De vraies petites vacances. Et puis, j’aurais volontiers acceptée l’offre de carrément rester sur place pour toute une semaine. Comment résister à la Dolce Vita pure ?




Mais il nous fallait bien continuer.
Le soir du deuxième jour, j’étais invitée chez Emiliano et sa femme, Orietta pour une Pizza. Une merveilleuse soirée passée entre amis. On me montra les photos de Kingo, genil et superbe chat dont la tombe se trouve à proximité de la place où j’avais mis ma tente.


La tombe de KINGO




Deux chattes inséparables, toujours en train de se câliner mutuellement vivent chez Emiliano.

Ah les chats ! Ils me manquent, les miens...

Emiliano me conseilla de ne plus suivre la côte, mais de prendre l’Alta Via.

J’avais jusqu’ici évité ce grand chemin de randonnée qui traverse toute la Ligurie, de peur de me retrouver dans un enfer de sentier pourris, bourrés d'obstacles infranchissables - comme ce fut le cas sur les GR français.
Mais il est vrai que Les plus grandes altitudes sont déjà derrière nous. Les étapes de l’Alta Via à ce niveau là, sont réputées être tout à fait faisables. Et puis, pour trouver un lieu pour camper, c’est bien évidemment beaucoup plus facile.

Emiliano m’emena en voiture pour me montrer le lieu exact de départ d’étape sur l’Alta Via.

Vint donc l’heure de l’Adieu. Parmi d’autres cadeaux, Emiliano m’offrit ce petit drapeau des résistants italiens de la deuxième guerre mondiale, dont il honore la mémoire avec beaucoup d’attention et de tendresse.



Encore une merveilleuse amitié née en cours de route. L’adieu ne fut pas facile - mais nous avions du reprendre la route. Celle de l’Alta Via.



Monment en honeur des Partigiani, près des Rocche Bianche. Ne pas oublier les héros du passé, tel est également ma vocation avec Aldo. 

jeudi 25 juin 2015

Aldo en Italie

Alors que ma “mission” en France consistait surtout à rappeler aux gens qui était Aldo Moro - voire carrément leur en apprendre l’existence, il en est tout autre en Italie.

Je m’étais souvent posé la question comment Aldo est perçu dans l’Italie actuelle. Se souvient-on de lui ? Est il bien ou mal vu? 
Bien entendu, un homme politique sera toujours controversé, mais quelle est la perception moyenne ?

Aldo Moro 1916 - 1978


Il est certainement trop tôt pour tirer un bilan définitif, puisque je me trouve qu’au début de la traversée de la botte, en Ligurie. Il y aura encore bien des régions et des provinces à découvrir. Mais l’expérience faite jusqu’à ce jour donne une image surprenante :  Aldo suscite une émotion de tendresse spontanée et remarquable chez de nombreux citoyens.


Après la traversée de la Montagne entre Bajardo et Badalucco, je me dirigeais vers un restaurant au bord de la route, sachant très bien que ce ne serait pas chez eux que je pourrais camper. Mais en général, c’est dans ces établissements qu’on reçoit les renseignements utiles quand à qui s’adresser.

La porte de la cuisine était entrouverte. La patronne y discutait vivement avec un vendeur ambulant, tout en refusant de lui prendre quoi que ce soit. Le garçon et l’aide cuisine m’aperçurent et venaient vers moi, tout enthousiastes. Je leur exposais ma situation et ils appelaient la patronne. Celle-ci, encore enervée par la visite du colporteur, m’inspectait avec un œil méfiant.

Elle va jusque dans les Pouilles” lui disait le garçon.
Et pourquoi vous faites ça ?”
Avant que je ne puisse répondre à la question de la Capo, le garçon intervenait :”Elle fait ça pour Aldo Moro

En ce même moment, le visage de la patronne changea du gris-méfiant au rose-radieux.
Bon, va lui chercher une bouteille d’eau fraîche!
A sa demande si j’avais faim, je diais “oui”.

Elle se dirigea alors vers un plat prêt à servir, versa le contenu dans un carton thermo et me passa le tout: “Tenez, Le client attendra” disait elle. “Allez vers Badalucco, ce n’est plus tès loin. Vous y trouverez un coin pour la tente. C’est très, très beau ce que vous faites pour Moro.”



Le chemin vers l'église de Badalucco 

Sur le caming “Bella Vista” où Gamin fut la star du soir et entouré par tous les voisins on me demanda évidement aussi “pour quoi, pour qui.” Suite à ma réponse, des visages incrédules ; 
Pour Aldo Moro? Pour *notre* Aldo Moro?
Oui, pour votre gentil Aldo Moro


Gamin, Star du "Bella Vista Campeggio" 

Dans l’espace de quelques minutes, on me passa un saucisson, un plat de spaghettis, de la limonade et un verre de vin. Des hommes m’aidaient à planter la tente - bref, j’étais traitée comme une reine.
Quand à Gamin, au moins dix mains à la fois lui tendaient des carottes et autres friandises.

Une autre fois, sur la route au bord de la mer, un cycliste s’arrêta. 
Vif d’esprit, il avait vu mon T-Shirt avec la photo d’Aldo, le bâton de marche et l’âne et tiré la bonne conclusion : “Vous faites un pèlerinage pour Aldo Moro? C’est pas vrai, non ?”
Si, exactement.

Il descendit du vélo, me tendait la main, visiblement ému 
Que Dieu vous bénisse. IL a été victime d’hommes extrêmement méchants. Merci de faire ça pour lui

Une phrase que j’entends assez souvent est: “Le seul et unique politicien honnête du pays”. 

Italie est un pays avec une population majoritairement dégoûtée par la politique. On se souvient d’Aldo Moro avec un mélange de tristesse et de sensation de culpabilité diffuse, sachant que malgré tout, on l’oublie trop souvent. 



Piazza Aldo Moro à Noli

On me raconte que certains hommes politiques actuels essayeraient de copier la douceur d’Aldo afin de paraître plus attractif, (et en même temps intègre) mais que cet artifice est plus répugnant qu’autre chose.

Une grandie partie des gens est absolument persuadé qu’ Aldo Moro fut victime d’un complot d’extrême droite qui, en collaboration avec la CIA à la solde de Kissinger avait infiltré les Brigades Rouges afin de liquider Moro et ainsi d’empêcher son “Compromiso storico”, le compromis historique qui prévoyait une alliance de son parti avec les communistes de Berlinguer.


Ce qui n'a jamais été

Le "Ce qui aurait pu être, si..." plane un peu sur le pays, surtout en ces jours.
Le gouvernement du "compromiso storico" sous Moro-Berlinguer aurait-il été couronné de succès ? Une innovation ? Un véritable nouveau chemin qui aurait libéré le meilleur des deux pour le salut du peuple ? 

Ou (plus probablement) cette alliance "impossible" se serait effondrée peu après sous la charge de disputes et querelles sans fin. Nous ne le saurons jamais. Reste un rêve qui a été noyé dans le sang avant même d'avoir reçu au moins une petite chance de devenir réalité. 



En pensant à "mon et à leur Aldo".




mercredi 24 juin 2015

La route de la chevalerie

Après avoir passé la nuit dans la montagne - La nuit suivant l’accident de Gamin - nous reprîmes le chemin au petit matin. J’avais réparé le bât avec les moyens du bord, en serrant les croisillons avec des sangles. Ça allait pour le moment, mais il était clair que ça ne tiendrait pas 1500 Kilomètres.

Le sentier continuait à monter raide vers la crête. Gamin suivait sans problèmes - un autre signe rassurant qu’il n’était pas blessé. Il devait certainement avoir des “bleus” et des bosses invisibles pour mes yeux, mais rien qui ne l’empêchait d’avancer normalement.

L’ascension était difficile comme d’habitude sur ce genre de sentier. L’idée de devoir faire ça en *descente* après avoir atteint le sommet, me faisait peur.
Eh bien non! Ce qui nous attendait de l’autre côté de la montagne était une belle piste de terre bien entretenue. Elle nous menait à travers des forêts agréablement fraîches, jusqu’à la vallée.

Il était temps de chercher un quartier pour la nuit. Je me dirigeais en direction de la ville d’Imperia, Il y un camping, paraît-il.
La route était longue et il faisait chaud.

C’est alors qu’un homme s’arrêta avec sa voiture près de nous. Il se présentait comme ayant lui même deux chevaux et me proposait de camper sur son terrain. Il fallait juste entreprendre une autre montée de 3 kilomètres pour y arriver.
Mais quand on *sait* qu’il y a refuge au bout, on *peut* le faire.

La soirée chez Luca - pompier de son effectif et cavalier passionné - était très agréable et sympathique. Il téléphonait à des amis qui ont un centre équestre à San Bartolomeo pour leur demander si je pouvais venir chez eux pour la nuit à venir.

Imperia - san Bartolomeo, c’est faisable, si on longe la côte et si on part de bonne heure. Encore : Quand on sait où on va et qu’on n’a pas à calculer une “réserve de force” pour la recherche du quartier, même une étape plus longue que d’habitude est envisageable.


Un âne au bord de la mer.


Le “Piccolo Ranch” à San Bartolomeo nous accueillit gracieusement, grâce à la recommandation de Luca. “C’est un homme d’une infinie gentillesse” disait Maurizio, propriétaire du centre équestre.

Gamin faisait un peu la gueule, car il devait prendre place dans un petit paddock, avec pour voisins des chevaux et y manger du foin et des granulés. Il se sentait sans doute mis de côté. Il est vrai qu’il a l’habitude d’un pré où il peut brouter attaché à proximité de la tente.
Mais je ne peux pas toujours lui offrir ça - et de moins en moins, car plus l’été arrive, plus on avance vers le sud, plus l’herbe verte et fraîche devient rare.

Maurizio me proposa à son tour de téléphoner à des amis plus loin et dans la bonne direction, afin qu’il fassent la prochaine étape dans cette filière de cavaliers - filière de chevalerie !

“La Tentuta Scafarda”, tel est le nom d’un petit élevage de chevaux - qui a des ânes en bonus - situé en avant poste du chemin panoramique de San Bernardo.


Le chemin panoramique de San Bernardo

Je partis de bonne heure pour faire un maximum de route avant l’arrivée de la chaleur.

Malheureusement, nous nous perdions dans la montagne et les labyrinthes d’oliviers. Le terrain ne matchait ni avec le GPS, ni avec la carte. Après sans doute trois heures d’errance, je me résignais à descendre vers la côte pour suivre la Via Aurélia, une route bourrée de voitures, afin d’arriver à Andora.

Le Soleil tapait comme du plomp, la fatigue et le mal de dos ajoutaient au désarroi. Nous sortions de la ville pour reprendre la montagne. Sur la Carte, le chemin vers La Scarfarda semblait être encore infiniment long. C’est alors que j’aperçus sur la gauche un Agriturismo apellé “Castel Rio”.
Je profitais du fait que la patronne s’émerveillait sur Gamin pour lui demander l’hospitalité. Après quelques hésitations et un appel avec le portable, ce fut gagné et je reçus la permission de planter la tente dans l’enclos des poules - royaume incontesté de Joey le coq, qui appréciait pas du tout notre intrusion.

Puis vint la patronne pour me proposer de passer la nuit dans une de leurs chambres. Je répondis que je n’avais plus trop les moyens de me payer une chambre.
“Ah non, c’est, bon je vous l’offre. Vous y serez à l’abri et vous aurez un bon lit pour changer".

 En effet, mon matelas iso épais de 1,4 cm, source principale de mes problèmes de dos avait par surcroît une fuite, comme quoi je dormais quasiment sur la terre platte depuis quelques jours.

Offre acceptée avec gratitude !
A présent, il ne restait plus qu’à téléphoner à La Scafarda pour leur dire que je viendrais un jour plus tard.

Déjà au téléphone, Cindy, la patronne m’avait paru énormément sympathique. Comme quoi je me réjouissais d’arriver chez elle et son compagnon Massimiliano, le lendemain.

Le jour suivant, il s’averait que seuls quelques minuscules kilomètres séparent La Scarfarda du Castel Rio. Arrg! Et si j’avais fait un dernier ultime effort hier?
Non, je pense, que tout était bien ainsi. Car étant arrivée de bonheur, j’avais encore toute la journée à passer avec Cindy.

Gamin eut de nouveau droit à un paddock. Cette fois, il en avait déjà un peu l’habitude. Les carottes de Cindy apaisaient également son désarroi. Quand à moi, on me montra une charmante petite cabane qui respirait l’intimité et la convivialité à la fois. Sur la table, un plat, un petit chocolat, le café et des tasses.
“On a déjà préparé tout ça hier” me disait Cindy.
En ces moments là, Je sais que je n’ai rien à envier à absolument personne, aussi riche soit il. Car ça, ça ne s’achète pas.

Je parlais de mon bât cassé et Cindy décida de m’aider. Elle m’emèna en ville où, près avoir mangé dans le restaurant de plage qu’elle et Massimiliano entretiennent, nous partions à la recherche d’un artisan du bois.
Le premier n’avait pas le temps et le second n’était pas joignable. Après d’autres essais, nous nous résignions à aller acheter du matériel pour réparer le bât par nous même. Ou plutôt, ce serait Massimiliano qui s’en occuperait.

Après, nous faisions les courses. Je profitais pour m’acheter un matelas gonflable -  un vrai.

Bref, un tour énormément important en Compagnie de Cindy et de son Bébé, Elia. Car à côté de leurs trois entreprises (!), Cindy et Massimiliano sont aussi de jeunes parents.
On peut se demander comment ils font : infatigables, travailleurs, avec des journées remplies à ras. Et malgré tout, prêts à accueillir une inconnue, une voyageuse du loin. Et ceci avec une générosité et une gentillesse sans pareil.
Son amour du détail, son sens du style, son amitié et son ouverture d’esprit m’ont profondément impressionné chez Cindy. Je suis fière de la connaître.

Le soir, elle me ramena le bât - réparé nickel par Massimiliano !
Un très gros souci de moins.

Ces jours passés sur “la route des chevaux” qui avait commencé avec Luca et qui se termina chez Cindy furent inoubliables. Ils respirent cet ancien et véritable esprit du cavalier - oui, de la chevalerie.
Chaque cœur est un feu de camp auprès duquel peuvent se réchauffer frères et sœurs qui voyagent au pas des sabots.

dimanche 21 juin 2015

Déconnexion

Décidement, ce n'est pas de chance. J'aurais préférée vous raconnter les derniers jours, mais il y a plus important et je dois ptofiter du WiFi sur le camping où je me trouve ce soir pour vous informer.

J'ai fait une chute dans la montagne (juste moi, pas Gamin)
Une blessure à la jambe, mais ce n'est pas le plus grave. Le plus grave c'est que je suis tombée sur mon sac à dos. S'y trouvaient la bouteille d'eau et L'Ipad (que je gardais dans le sac, afin de pouvoir envoyer les petits "je suis ok" à ma maman)
Bref, la bouteille fut écrasée et la flotte à eu la peau de l'Ipad. Celui-ci ne reconnaît plus la SIM, ne laisse plus s'éteindre, ne répond plus.

Je n'ai donc plu d'internet 3G. Comme quoi je dépends désormais  de mon petit ordi portable et des points d'accès wifi.   Il n'y en a pas en masse. Donc si vous n'avez plus des nouvelles de ma part, voilà pourquoi.


mardi 16 juin 2015

Le gouffre de l'horreur



“Bon, c’est juste, mais ça ira”. 
Je me maudis pour cette pensée. Car derrière elle, il y avait l’ombre de “Je ne vais pas débâter l’âne pour une petite passerelle difficile de 1,50 mètres”


Le passage du diable


On se trouvait dans la montagne, le massif qui s’élève à l’est de Badalucco. L’ascencion jusqu’à là s’était bien passée et voilà que le sentier devant nous se faufilait autour d’un rocher en surplomb. 
À droite: un gouffre.

Je passe - évidement. Gamin hésite. Je tire sur la longe. “Mets tes sabots sur les poutres en bois, là...”

Il le fait. Du coup, la poutre lâche. Tous ce bois qui délimitait le petit sentier s’éffondre. Gamin perd l’équilibre. Il tente de se resaisir, mais la charge le fait chavirer. Il tombe. Il tombe vers le gouffre sans fond. Je serre la longe, mais je dois la lâcher, car sinon, il m’entraînerait avec lui.

Alors glacée d’horreur, je vois comme mon âne culbute, se retourne et culbute encore dans sa chute interminable vers l’abîme. 
Et enfn, un arbre freine sa tombée incessante. Il reste couché dans les ronces, tout en bas.

“J’arrive, je vais te sortir de là!” je lui crie. Je glisse en bas du ravin sur les fesses, comme sur un tobogan. Les ronces me griffent, mais je m’en fous.


On vout à peine la trace de mon c** dans la brousse


Gamin gît, entravé par les sangles de son bât, sur son côté. Il respire, il gémit. Il a ce regard, ce regard plein de peur et de douleur qui me tranche le coeur. Je défais les sangles, je dégage hâtivement tous les bagages, afin de lui procurer un maximum de liberté de mouvement. 
Mais il reste couché. Je palpite ses pattes. Première lueur d’espoir : Je ne vois aucun sang, et pas de fracuture apparante. Alors je lui dis “Relève toi, il faut te relever!” Il bouge sa tête, mais la relaisse tomber. Je saisis son licol, le seccoue et le supplie de se relever.

Et soudain, il y a comme un coup d’energe qui le traverse. Il se retourne, remet les pattes sur terre et se redresse!!

Enfin! Enfin!

Maintenant, il nous fallait sortir du gouffre. C’est raide, c’est plein de ronces, mais on y arrivera !
A plusieures reprises, Gamin ne peut plus, n’a pas la force de grimper. Je l’encourage de continur. Et enfin, nous arrivions au bord du sentier, la partie la plus raide. Un dernier bond, un saut vers la lumière, vers la vie. Nous sommes sortis de l’abîme. Il est debout, sur 4 pattes et moi aussi. C’est tout ce qui importe.

Il me faut plus d’une heure pour récupérer les bagages éparpillés dans le gouffre. Monter, redescendre... Un travail de longue haleine.
Beaucoup d’objets ont pris un sacré coup. Mais le pire, c’est le bât. Il est brisé sur les deux croisillons.

Une fois tout le bazar récupéré, il faut décider de la suite. Pas question de continuer la marche aujord’hui, il faut monter le bivouac ici et maintenant. Un peu plus loin, je trouve une toute petite surface assez platte pour mettre la tente et attacher Gamin à côté. Nous sommes loin de tout, perdus dans la montagne sauvage, mais du moins, nous sommes à l’abri.
Gamin se resaisit peu à peu. Il se met à brouter, son regard retrouve la douceur d’avant. Lentement, nous réalisons que nous avons eu une chance inouïe. Mis à part le choc et la terreur, il n’y a pas eu, ni blessure, ni casse.

Une fois assise dans la tente, je laisse libre cours aux larmes. Je pleure et je pleure sans arrêt. L’image de Gamin au fond de l’abîme me hante, me fait mal.
 J’ai failli perdre mon ami. 



Près de cette ruine, un petit terrain plat broussaillée.


Le bât es cassé, mais Gamin est vivant et sauf.

dimanche 14 juin 2015

Un article italien

Sur Sanremo news.

Bon, ils ont repris l'ortographe erronnée de L'artivle dans Vosges Matin ( c'est Torrita Tiberina, pas Torrida) et il y d'autres petites incohérences, mais tout de même. 

http://www.sanremonews.it/2015/06/14/mobile/leggi-notizia/argomenti/altre-notizie/articolo/apricale-la-storia-di-diana-kenendy-del-suo-asino-gamin-e-del-viaggio-verso-il-paese-natio-di-aldo.html

samedi 13 juin 2015

A nous l'Italie !


Depuis quelques jours maintenant, Gamin et moi sommes au pays d’Aldo Moro !



La dernière descente de col en France avait été très douloureuse. Au sens propre : D’un coup, les problèmes de dos et de jambe qui me harcèlent depuis des années déjà, sont revenues sous forme d’une douleur intense dans la hanche gauche et le bassin.  

Il y a des quelques jours déjà, que ça recommencait à faire mal. J’avais éspéré que le phénomène passerait -  hélas, non.

Dès les premiers mètres de descente du Col de Brause, chaque pas se transformait en calvaire. Je mettais plus de 4 heures pour arriver à Sospel. 

Une fois sur les lieux du camping municipal, je m’aperçus que celui-ci n’était pas encore ouvert. Officiellment. L’accès aux parcèles-tente était libre et sur la place pour les camping-cars, il y avait un bon nombre de voyageurs. Alors fouchtra ! Je décharge l’âne et je plante ma tente.

Le lendemain, je me rendis à la poste pour récupérer des médicaments pour le dos que ma mère m’avait envoyé en poste restante à Sospel. Heureusement qu’on avait prévu ça, quand les premières douleurs se sont annoncées.

C’était le jour médical également pour Gamin. Car pour traverser la frontière, un équidé doit possèder un certificat de bonne santé, pas plus vieux que 8 jours. Comme quoi, ce n’est pas une démarche que l’on peut faire à l’avance. 


IL fallut donc trouver un véto à Sospel et cela assez rapidement. Chose faite ! La vétérinaire de la ville nous accueilla et Gamin reçut un vaccin de rappel et son certificat. En outre, il fut constaté que l’âne se trouve en un bon état général. Voilà qui rassure ! Après les efforts considérables que j’ai fait subir à Gamin, il était bon d’apprendre que je n’ai pas ruiné mon fidèle compagnon. 

Le lendemain, le certificat en poche et les médicaments qui commencaient à faire effet, nous attaquons la route du col de Vescavo.

Un dernier regard vers la France...

Et voilà que nous sommes arrivés à la frontière. Un petit groupe de cyclistes qui était sur les lieux proposait qu’on se prend mutuellement en photo. Quelle bonne coïncidence. Ainsi, tout le monde aura un souvenir de ce moment crucial.

Bien entendu, la douane était deserte. Une petite baraque taguée et vérrouillée, le panneau qui indique les limites de vitesse sur les routes - c’est tout. Et c’est bien. C’est ça, l’Europe. Tant pis, si personne ne voudra voir le certificat de Gamin. 
Qui sait combien de temps encore durera l’époque des frontières ouvertes du  “Schengenland.” Reviendra peut être un jour le temps où on vous fouillera la fente des fesses pour vérifier si vous y cachez de la viande achetée moins cher en face...

Nous nous approchions du village d’Olivetta, premier lieu après la frontière. Un homme vint à notre encontre. Bien évidement, son regard se braque sur Gamin. Il va me causer, je le sais - en italien. 
C’est le moment. Maintenant, il va faloir parler italien. Pour de vrai. 
On s’arrête, il commence - je réponds, et voilà que je papote comme un jet d’eau. 

Après la parlotte chaleureuse - prochaine rencontre, un groupe de gens au village - là aussi, ça sort, sans problèmes. Je fais évidement tout plein d’erreurs, mais je peux communiquer. Ca c’est sûr. Un grand blocage se volatilise.  Plein d’optimisme, Gamin et moi avançions vers le village d’Airole. Dans le petit restaurant local je demande où je puis mettre la tente. On me montre une petite place au bord de la rivière du Roya. J’y prends même un bain dans les eaux glaciales. Notre pemière nuit en Italie.

Le jour suivant, nous avancions jusqu’à une crête surplombant Dolceaqua. La chaleur est insupportable, alors je commence ma quête pour une place de camping. C’est une jeune famille qui finit par nous accuellir. Je suis invitée au repas et là encore, pas de problèmes pour communiquer. Certes, je voudrais tant pouvoir m’expimer encore plus, mieux et de manière plus complexe. Car il est évident que les gens que je rencontre ont plein de choses à raconter et à partager. 

Tout ce que je eux faire, c’est de continuer à apprendre, sur place, avec les gens du pays, ce qui de toute façon, est le mieux.

Le jour suivant, nous arrivions à Apricale. Un petit bourg médiéval perché sur la montagne raide. L’ascension est pénible et je décide qu’une fois arrivée en ville, je commence à chercher la place pour le bivouac. Mais je sais pourtant bien que ce n’est pas dans cet univers de maisons construites les unes sur les autres, encastrées dans un labyrinthe de petites ruelles et d’escaliers étroits, que l’on peut trouver le “carré d’herbe pour la tente et l’âne”.

Parmi les gens qui me parlent dans la rue principale, une jeune allemande. Elle est mariée avec un italien et ils ont un petit terrain dans la montagne, avec des ânes, un cheval et une écurie ouverte.
Tout va très vite maintenant. “C’est pour une nuit”? Oui. Alors volà, Gamin et moi suivons notre hôtèlière sur un chemin buissonneux, raide et caillouteux qui n’a rien à envier aux sentiers du Vercors et que je bâptiserai “chemin des serpents”.

Le terrain a pour voisin un couple hollando-belge qui ce soir là, fêtait l’anniversaire de leur maison qu’ils retappent de leur propre mains. Une grillade à la quelle on m’invite aussi. 

Après avoir raconté mes misères de dos, Petra, mon hôtèlière, apelle une amie qui est kinésintherapeute. “Elle va te soigner ton dos et toi, tu restes ici, jusqu’à ce que tu sois en état de continuer ton pèleriage.”

Qulle chance! A vrai dire, j’ai eu un peu peur de l’évolution que ce fichu dos allait prendre. Mais voilà enfin un répit, une pause et des soins.

Un autre jour, les voisins m’emènent en voiture à Ventimiglia - à la plage. Croyez le ou non, mais pour moi ce fut la première fois après 28 ans, que je suis à la plage et que je nage dans la mer. Un grand bonheur pour le quel me manquent les mots.



 

vendredi 5 juin 2015

La valse des lucioles


"Vous verrez la nuit,  il y a des lucioles ici"

Cette promesse de la gérante du camping Ararat  était de de taille ! 
je n'avais pass encore vraiment fait beaucoup de kilomètres - la descente du col puis la traversée de Contes - mais ce petit camping caché dans la montagne nous tentait, Gamin et moi,  avec sa beauté et son calme. Et la gentilesse des ses propriétaires.



Des lucioles! La dernière fois que j'en avais vu, fut près d'un petit bungulow près de Torre Mozza où nous passions nos vacances. A l'époque je ne n'étais pas consciente que je me trouvais dans les pouilles.  Quelques 30 - 40 kilomètres de Maglie.

C'était y a presque 40 ans. Et cette nuit j'allais en revoir ? 
La nuit tombée, je sortais de la tente pour découvrir des petites lumières éteincellantes volant au dessus des fougères. Un instant inoubliable. La magie de mon enfance resucitait avec force et beauté.

Le lendemain, la route nous menait en direction de Berre les Alpes. Il fit très, très chaud. L'avancée était pénible. 
A un croisement où je m'étais arrétée pour essayer de déchiffer dans quelle direction le track sur le GPS me dirigait, un homme vint vers moi. Stressée, je ne me sentais pas vraiment d'humeur pour répondre pour la enième fois aux questions bien connues, comme quoi ma première réaction ne fut pas très cordiale.
Heureusement, mon interlocuteur ne se laissa pas décourager et peu après, il me proposa de monter ma tente sur son verger d'oliviers. 


Là encore, pas beaucoup de kilomètres de faites ce jour là. Mais en randonnée, c'est l'imprévu qui règne. Il faut savoir reconnaître et saisir les opportunités. Se laisser guider par le voyage même.

Et c'est ainsi que je me retrouvais chez un couple, qui m'offrait toute leur amitié et leur hospitalité. Avec leur accord, je décidais de prendre ma journeé de repos chez eux et par conséquent, de rester tout le lendemain. Gamin jouissait de l'herbe haute et copieuse. Mais moi aussi, je ne mourais pas de faim. Voici ce que Fanian, dont le metier est Cuisinier d'hôtel, entend sous "petit encas froid " 


Fabian et Kasia n'avaient jusqu'à là pas encore entendu parler d'Aldo Moro. Son histoire les touchait et je sentais bien qu'on était tous les bienvenus ; Gamin, Aldo et moi - et qu'on était perçus comme une entité. 
Ils ont emenagés dans leur maison en automne 2014, ceci est donc leur premier printemps/ éte. Par conséquent, ils n'avaient pas encore eu l'occasion de réaliser que, chez eux aussi, dansent les lucioles. 

Le soir du deuxiéme jour, nous assistions tous ensembles  à ce fabuleux ballet nocturne. 

Les vol des lucioles est lent, noble et élégant. Leur valse les menait autour des oliviers qui rêvaient sous la lune émergante au-dessus des montagnes. Au loin, le chant des grenouilles accompnait le bal enchanté.
En ces instants,le paradis revient sur terre.

J'étais fière de pouvoir réaliser in petit dessin pour Fabian et Kasia, En souvenir de ce séjour remarquable. 


Encore une rencontre qui rend difficile le moment de l'adieu. 

mercredi 3 juin 2015

L'Art d'en route : On approche la frontière



Il y en a plus pour longtemps...La frontière italienne approche inévitablement. Ce sera un très grand jour.
Beaucoup de pensées me tracassent : Mes connaissances en italien seront-elles suffisantes ? J'ai bossé cette langue pendant une année, j'arrive à lire une grande partie des textes, mais le parler ? Un grand défi m'attend.

lundi 1 juin 2015

L'inattendu

La traversée du Var sur la passerelle piétons "securisée" d'un pont en acier fut tout, sauf agréable. Les plaques de métal vibraient sous mes pieds, d'une part à cause du trafic motorisé intense qui dévalait à notre gauche mais aussi sous les pas de Gamin. Je craignais de le voir prendre peur et s'emballer à tout moment. Mais en rétrospective, je pense qu''il a eu moins peur que sa meneuse.

Pour moi, ce fut le vertige, l'angoisse de l'étroitesse et tout ce qui va avec. Je serrais les dents et tentais de me concentrer que sur les prochains 50 centimètres devant mes pieds.  Dans mon esprit, je visualisais Aldo. Mes pensées se nouaient autour de lui comme une écharpe mouillée -  jusqu'au moment ou je crus sentir sa main das la mienne.  Elle me guidant vers l'autre rive.

Une fois cette traversée accomplie, nous étions contraints de longer la route très fréquentée.

Le long de la route j'aperçus une étrange bâtisse (ou ruine?) qui m'était pourtant bien familière, pour avoir apparu dans divers de me rêves, il y a des années déjà. 
Donc, halte, à bas lle sac à dos et sortir l’appareil photo...



Et puis enfin, nou pouvions quitter la grosse route pour remonter en montagne. De loin, le Var et son pont paraissent moins redoutables.



Enfin arrivés sur la hauteur des crêtes ( à peu près),  ma jambe gauche me faisait bien mal. Depuis quelques jours déjà, ma discopathie sévère et les douleurs qu'elle provoque, se refait péniblement sentir.  Je boitais comme un vétéran de guerre. Il me fallait trouver l'endroit pour dresser le camp.

Mais à Castagnes aussi, ce sont les Villas closes qui dominent. Pas de ferme, las de terrain vague, pas d’espace public plat.

Une belle voiture s'arrêtait à côté de nous. Les questions-réponses habituelles relatives au projet furent échangées et j'expliquais au monsieur qui se trouvait à l'intérieur que je cherchais un endroit pour planter la tente. Il me conseillait d'aller demander à l’Abbaye "Notre Dame de la paix" qui se trouverait pas loin.

Voyant que j'étais fatiguée et que, un kilomètre pour moi, ça égale 5 kilomètres, il me proposa de m'y amener pour que je puisse demander la permission des bonnes sœurs, pendant que les enfants suivaient avec Gamin. 
Un geste très gentil, qui m’épargnait une bonne borne de marche.

Une fois arrivés sur les lieux, je sonnais au portail de l'Abbaye, mais personne n'apparut. Une voix de répondeur téléphonique se fit entendre, c'est tout. Apparemment, même le personnel du bon Dieu a adopté le système de la messagerie vocale. Manquait plus que la musique chiante et "sil vous faut une absolution, tapez 1"....

L'abbaye disposait d'une grande prairie ouverte et inoccupée. Pourquoi ne pas tout simplement y planter la tente et demander plus tard le pardon ?

Je remerciais la famille pour leur aide, leur donnait un des mes flyers et nous installais, Gamin et moi.

La prairie était belle et paisible, mais j'avais tout de même cette appréhension: Et si les sœurs (qui finiront tôt ou tard par me découvrir, d'autant plus que je leur avais parlé sur leur répondeur, en expliquant mes plans) n’apprécieraient pas du tout?

De sinistres pensées !


Après un moment, j'entendis une voiture. Me voici bonne pour l'enfer ?
Non! ce fut la même famille d'avant.

Entre temps, ils avaient lu mon blog, googlé Aldo et venaient maintenant me proposer de les accompagner chez eux. Il y aurait douche, Wifi, souper, un lit et un pré pour Gamin.

Que dire ? Normalement, une fois la tente montée, rien - sauf peut être des bonnes soeurs en furie - peuvent me convaincre de la démonter. 
Mais voilà, l'offre était trop gentille - et hop, on remballait tout! 

Un tournant plus qu'inattendu de cette journée.

Tout mon bazar et moi même étaient embarqués dans la voiture et Gamin lui fut mené à pied par père et fils.

Une fois arrivés, ils conduirent l'âne sur son terrain de nuit.


Une très belle soirée en suivait. La plus jeune des enfants fêtait son premier anniversaire et la famille lui présentait un gâteau avec une bougie - soufflée par le grand frère. Un instant d'une grande tendresse et d'intimité familiale. Je me sentais presque un peu comme une intruse. Le geste de hospitalité vis à vis de moi fut vraiment de taille.

Mon linge sale qui avait sans doute cessée de croire en l'existence des machines à laver, connut enfin un bon coup de lavage.
Une bénédiction, en particulier pour mon pull. Suite à un accident de boîte de sardines abîmée, il  puait l'huile em-poissonée, - malgré maintes tentative de lavages à la main.
Le voilà qu'il a enfin retrouvé sa virginité olfactive.

Le soir au souper fut un moment convivial et plein d'échanges. 

Une rencontre exceptionnelle et une soirée tout aussi exceptionnelle et inattendue.