samedi 31 janvier 2015

Boue et neige

Voilà ce qui arrive quand on renonce à consulter son GPS à un carrefour dans la forêt. J'étais portant sûre de bien me rappeler de la carte. Que c'était tout droit et non vers la gauche. D'autant plus que le chemin tout droit était balisé. 
Après deux cent mètres assez convenables, les arbres couchées en travers se sont multipliés. Tant pis, un beau terrain d'entraînement aux pentes raides pour Heidi et moi. 

Les troncs devenaient de plus en plus nombreux, les bois de plus en plus dense et le sol de plus en plus merdouilleux et mouillé. Et avec tout ça, un vent glacial et de la neige.
Finalement, au bout d'une glissade vers le bas, nous voilà fourrées dans un marécage. Heidi est enfoncée dans la boue  qui lui va presque jusqu'au ventre. Elle se débat, moi aussi. Ce n'est pas la panique mais la décision de faire demi-tour, une fois sorties.

Encore un tour qui m'aura appris plein de choses. 
Vous me demandez pourquoi je n'ai pas jeté un coup d’œil sur le GPS? 
C'est parce que j'avais  pas envie de sortir mes lunettes de mon sac à dos.  Une fois de plus la leçon pourtant bien connue: "Tu paies toujours cher la flemmardise" m'a été donnée.

Pour la route, il va falloir que je trouve une combine pour avoir les lunettes toujours prêtes.

lundi 26 janvier 2015

Les selfies dessinés

Quand j'étais enfant en vacances, je créais des "carnets de voyage" illustrés. J'y racontais nos aventures, c'est à dire les miennes et celles de mes personnages qui, bien évidement, étaient toujours à mes côtés.
En fait, les dessins montraient juste eux, car je n'avais pas trop envie de me dessiner moi-même.

Aujourd'hui encore, ça me donne un sentiment bizarre de créer des autoportraits. Il y a pourtant beaucoup d'artistes et illustrateurs qui le font et qui sont ainsi  devenus eux-mêmes des personnages de BD, en quelque sorte.

Sur le pèlerinage, il va falloir que je me m'y mette à mon tour. Certes, je dessinerai surtout Aldo et JFK - après tout, c'est pour Aldo qu'on pèlerine ;)
 Il faudra pourtant bien documenter ma participation à ce périple d'une manière ou d'une autre. Et comme la photo risque d'être dure sans personne pour prendre les clichées et que mes bras ne sont pas assez longs pour faire des selfies vraiment bien, je n'ai pas d'autre choix que d'avoir recours au "selfie dessiné."


Sachez qu'Aldo et moi, on a toujours froid. Et avec le temps actuel, la neige et le vent, les préparatifs sont sous l'impression totale du froid et de l'impératif de ne rien oublier en matière d'anti-gel...
Pourtant, on peut espérer que fin Avril sera déjà un peu le printemps. OUiiiii, mais, sait-on jamais.

J'ai horreur du froid, vraiment.

mardi 20 janvier 2015

Le retour de la chaleur et du froid

Lentement, le feu interne revient. Il fait pourtant froid dehors et la neige est tombée. Mais avec chaque petit rayon du soleil, je crois voir Aldo du coin de l’œil. Il me sourit, me donne courage..

Heidi est agitée par le froid, elle se défoule dans son parc et avance d'un bon pas lors de nos sorties d'entraînement. La sellerie m'a fait savoir que mon bât sera prêt vers la fin de la semaine prochaine. Une fois qu'il sera là, on pourra alors vraiment commencer à s'entraîner "pour de vrai".

A part le côté physique, il y a le côté artistique que je redémarre également. La nouvelle technique des crayons aquarelle est de plus en plus facile pour moi.


Savoir bien charger son cheval est un art. Au début, je voulais emporter plein bricoles plus ou moins superflus. A présent je m’exerce dans la modestie.


Heidi dans la neige poudre

mardi 13 janvier 2015

Surmonter le noir

2015 a fait une entrée terrible. D'abord,  un incendie dans le village et puis...
 "7/01"
Les ondes du choc sont toujours sensibles. Une lourde et pesante paralysie enveloppe tout le pays.

Je suis moi aussi sous  l'emprise du traumatisme. Je fais depuis longtemps régulièrement des coups de déprime mais en général, je parviens à me ressaisir. Cette fois-ci j'ai un mal énorme à redémarrer. Il me semble inconcevable de continuer alors qu'eux, ne continueront pas.

Pour la toute première fois depuis ma décision de faire le pèlerinage, j'ai perdu ma motivation. L'Italie et Aldo Moro me semblent bien loins.
Ces rêves colorés et délirants de montagnes majestueuses, de plages claires, de cigales et d'étoiles - tout ça s'est évanoui pour devenir qu'une lointaine illusion.

La sortie avec le cheval aujourd'hui  était plus un devoir qu'autre chose.
Il faut bien faire bouger l'animal.
En chemin je m'énerve sur les erreurs commises par la jument. Et une fois de plus, elle s'emporte avec un violent bond en avant, soudain et sans raison apparente. Je parviens à la retenir, éviter qu'elle ne s'emballe pour de vrai. Mais je suis agacée et  je lui crie dessus.

Arrivée au carrefour du ruisseau des Cailloux, je vois que le cours d'eau est en crue. La fonte des neiges l'a transformé en rivière agitée, débordante sur les rives, noyant par bouts le chemin côtoyant. Un sapin abattu par la tempête gît en travers et n'arrange pas les choses.

Je sais que plus tard,  sur le voyage, il y en aura encore des situations comme celle là. Pire même !
Et voilà que ça me démotive encore plus.
Non ! aucune envie de descendre là, juste pour aller me casser la figure.  Je n'ai plus qu'une seule impulsion ; faire demi-tour, renter la jument au parc et puis me caler sur le canapé.




C'est un moment crucial. Si je rentre, je ne retournerai pas demain pour voir si le chemin est dégagé.  Je le sais : si je fais demi-tour maintenant, ce sera pour de bon.
Adieu, Aldo !

Dénouer avec l'âme aimée me semble encore plus inconcevable que tout autre chose. Mais c'est ça ou alors faire un effort et aller me balader dans la merde.
Je descends la pente raide, tapotant dans la gadoue. La jument me suit, trop vite d'abord, je la freine. Et on arrive en bas.  Nous contournons l'arbre couché en remontant dans la forêt, pour ensuite redescendre vers la rive. Heidi me suit et franchit les crevasses et les pierres glissantes. L'obstacle est  derrière nous.

 La lumière danse sur les vagues du ruisseau et semble transporter un bonjour des lointaines Pouilles.