samedi 13 juin 2015

A nous l'Italie !


Depuis quelques jours maintenant, Gamin et moi sommes au pays d’Aldo Moro !



La dernière descente de col en France avait été très douloureuse. Au sens propre : D’un coup, les problèmes de dos et de jambe qui me harcèlent depuis des années déjà, sont revenues sous forme d’une douleur intense dans la hanche gauche et le bassin.  

Il y a des quelques jours déjà, que ça recommencait à faire mal. J’avais éspéré que le phénomène passerait -  hélas, non.

Dès les premiers mètres de descente du Col de Brause, chaque pas se transformait en calvaire. Je mettais plus de 4 heures pour arriver à Sospel. 

Une fois sur les lieux du camping municipal, je m’aperçus que celui-ci n’était pas encore ouvert. Officiellment. L’accès aux parcèles-tente était libre et sur la place pour les camping-cars, il y avait un bon nombre de voyageurs. Alors fouchtra ! Je décharge l’âne et je plante ma tente.

Le lendemain, je me rendis à la poste pour récupérer des médicaments pour le dos que ma mère m’avait envoyé en poste restante à Sospel. Heureusement qu’on avait prévu ça, quand les premières douleurs se sont annoncées.

C’était le jour médical également pour Gamin. Car pour traverser la frontière, un équidé doit possèder un certificat de bonne santé, pas plus vieux que 8 jours. Comme quoi, ce n’est pas une démarche que l’on peut faire à l’avance. 


IL fallut donc trouver un véto à Sospel et cela assez rapidement. Chose faite ! La vétérinaire de la ville nous accueilla et Gamin reçut un vaccin de rappel et son certificat. En outre, il fut constaté que l’âne se trouve en un bon état général. Voilà qui rassure ! Après les efforts considérables que j’ai fait subir à Gamin, il était bon d’apprendre que je n’ai pas ruiné mon fidèle compagnon. 

Le lendemain, le certificat en poche et les médicaments qui commencaient à faire effet, nous attaquons la route du col de Vescavo.

Un dernier regard vers la France...

Et voilà que nous sommes arrivés à la frontière. Un petit groupe de cyclistes qui était sur les lieux proposait qu’on se prend mutuellement en photo. Quelle bonne coïncidence. Ainsi, tout le monde aura un souvenir de ce moment crucial.

Bien entendu, la douane était deserte. Une petite baraque taguée et vérrouillée, le panneau qui indique les limites de vitesse sur les routes - c’est tout. Et c’est bien. C’est ça, l’Europe. Tant pis, si personne ne voudra voir le certificat de Gamin. 
Qui sait combien de temps encore durera l’époque des frontières ouvertes du  “Schengenland.” Reviendra peut être un jour le temps où on vous fouillera la fente des fesses pour vérifier si vous y cachez de la viande achetée moins cher en face...

Nous nous approchions du village d’Olivetta, premier lieu après la frontière. Un homme vint à notre encontre. Bien évidement, son regard se braque sur Gamin. Il va me causer, je le sais - en italien. 
C’est le moment. Maintenant, il va faloir parler italien. Pour de vrai. 
On s’arrête, il commence - je réponds, et voilà que je papote comme un jet d’eau. 

Après la parlotte chaleureuse - prochaine rencontre, un groupe de gens au village - là aussi, ça sort, sans problèmes. Je fais évidement tout plein d’erreurs, mais je peux communiquer. Ca c’est sûr. Un grand blocage se volatilise.  Plein d’optimisme, Gamin et moi avançions vers le village d’Airole. Dans le petit restaurant local je demande où je puis mettre la tente. On me montre une petite place au bord de la rivière du Roya. J’y prends même un bain dans les eaux glaciales. Notre pemière nuit en Italie.

Le jour suivant, nous avancions jusqu’à une crête surplombant Dolceaqua. La chaleur est insupportable, alors je commence ma quête pour une place de camping. C’est une jeune famille qui finit par nous accuellir. Je suis invitée au repas et là encore, pas de problèmes pour communiquer. Certes, je voudrais tant pouvoir m’expimer encore plus, mieux et de manière plus complexe. Car il est évident que les gens que je rencontre ont plein de choses à raconter et à partager. 

Tout ce que je eux faire, c’est de continuer à apprendre, sur place, avec les gens du pays, ce qui de toute façon, est le mieux.

Le jour suivant, nous arrivions à Apricale. Un petit bourg médiéval perché sur la montagne raide. L’ascension est pénible et je décide qu’une fois arrivée en ville, je commence à chercher la place pour le bivouac. Mais je sais pourtant bien que ce n’est pas dans cet univers de maisons construites les unes sur les autres, encastrées dans un labyrinthe de petites ruelles et d’escaliers étroits, que l’on peut trouver le “carré d’herbe pour la tente et l’âne”.

Parmi les gens qui me parlent dans la rue principale, une jeune allemande. Elle est mariée avec un italien et ils ont un petit terrain dans la montagne, avec des ânes, un cheval et une écurie ouverte.
Tout va très vite maintenant. “C’est pour une nuit”? Oui. Alors volà, Gamin et moi suivons notre hôtèlière sur un chemin buissonneux, raide et caillouteux qui n’a rien à envier aux sentiers du Vercors et que je bâptiserai “chemin des serpents”.

Le terrain a pour voisin un couple hollando-belge qui ce soir là, fêtait l’anniversaire de leur maison qu’ils retappent de leur propre mains. Une grillade à la quelle on m’invite aussi. 

Après avoir raconté mes misères de dos, Petra, mon hôtèlière, apelle une amie qui est kinésintherapeute. “Elle va te soigner ton dos et toi, tu restes ici, jusqu’à ce que tu sois en état de continuer ton pèleriage.”

Qulle chance! A vrai dire, j’ai eu un peu peur de l’évolution que ce fichu dos allait prendre. Mais voilà enfin un répit, une pause et des soins.

Un autre jour, les voisins m’emènent en voiture à Ventimiglia - à la plage. Croyez le ou non, mais pour moi ce fut la première fois après 28 ans, que je suis à la plage et que je nage dans la mer. Un grand bonheur pour le quel me manquent les mots.



 

7 commentaires:

  1. salut diana
    d'ici quelques jours, tu parlera un parfait italien !
    tes dessins et photos parlent d'eux meme!! il est tres difficile de laisser un commentaire (interressant)!
    il y a quelques jours, c'était la st diane !! ca marche aussi pour les diana je suppose !!
    bonnes fetes diana
    ton blog est vraiment détonnant !
    comme a chaque fin de commentaire , je finis pars !! prenez soins de vous! j'ai pu lire que c'est choses faite.
    bonne Italie et encore une fois
    , prenez soins de vous
    didier

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    1. Bonjour Didier. Chaque commentzire me fait un grand plaisir, donc merci beaucoup pour ta fidélité au blog .
      Oui, je pense aussi qu'avec le temps, à force de communiquer, mon italien va s'améillorer.

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  2. Was eine Freude... Ist das nicht alles grandios??? Es ist einfach wunderbar, zu sehen, wie sich alles fügt.

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    1. Ja, ich bin richtig erstaunt, wie sehr alles im Fluss ist und immer wieder gute Wendungen kommen.

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  3. Bonjour Diana, vous voila sous d'autres cieux, ravi de voir que vous faites de bonnes rencontres qui vous permettent de vous délasser, vous n'avez pas encore goûté à la pasta ? et pendant ce temps Gamin se repose, profite-t-il d'une herbe grasse à souhait ?
    Il y a encore du chemin à faire, et peut être des passages pas très aisés au delà de Gènes, bonne route Diana et avec nos encouragements.

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    1. Bonjour Pierre, ah si, j'ai déjä mangé de la pasta à gogo! Aujourd'hui, on m'a offert un plat de tagliatelles ai funghi. Gamin avait un bon pré hier près de Bajardo. Aujourd'hui nous campons à l'ombre de la vieille église de Badalucco, où il y a un peu moins d'herbe.

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  4. Frédéric Marquis18 juin 2015 à 19:54

    Bravo Diana !
    Cela fait un moment que je n'avais pas vu ton blog.
    Belle aventure humaine, pédestre et ânesque...
    Que St Christophe et St François vous protège. ...
    Auguri !!

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