lundi 1 juin 2015

L'inattendu

La traversée du Var sur la passerelle piétons "securisée" d'un pont en acier fut tout, sauf agréable. Les plaques de métal vibraient sous mes pieds, d'une part à cause du trafic motorisé intense qui dévalait à notre gauche mais aussi sous les pas de Gamin. Je craignais de le voir prendre peur et s'emballer à tout moment. Mais en rétrospective, je pense qu''il a eu moins peur que sa meneuse.

Pour moi, ce fut le vertige, l'angoisse de l'étroitesse et tout ce qui va avec. Je serrais les dents et tentais de me concentrer que sur les prochains 50 centimètres devant mes pieds.  Dans mon esprit, je visualisais Aldo. Mes pensées se nouaient autour de lui comme une écharpe mouillée -  jusqu'au moment ou je crus sentir sa main das la mienne.  Elle me guidant vers l'autre rive.

Une fois cette traversée accomplie, nous étions contraints de longer la route très fréquentée.

Le long de la route j'aperçus une étrange bâtisse (ou ruine?) qui m'était pourtant bien familière, pour avoir apparu dans divers de me rêves, il y a des années déjà. 
Donc, halte, à bas lle sac à dos et sortir l’appareil photo...



Et puis enfin, nou pouvions quitter la grosse route pour remonter en montagne. De loin, le Var et son pont paraissent moins redoutables.



Enfin arrivés sur la hauteur des crêtes ( à peu près),  ma jambe gauche me faisait bien mal. Depuis quelques jours déjà, ma discopathie sévère et les douleurs qu'elle provoque, se refait péniblement sentir.  Je boitais comme un vétéran de guerre. Il me fallait trouver l'endroit pour dresser le camp.

Mais à Castagnes aussi, ce sont les Villas closes qui dominent. Pas de ferme, las de terrain vague, pas d’espace public plat.

Une belle voiture s'arrêtait à côté de nous. Les questions-réponses habituelles relatives au projet furent échangées et j'expliquais au monsieur qui se trouvait à l'intérieur que je cherchais un endroit pour planter la tente. Il me conseillait d'aller demander à l’Abbaye "Notre Dame de la paix" qui se trouverait pas loin.

Voyant que j'étais fatiguée et que, un kilomètre pour moi, ça égale 5 kilomètres, il me proposa de m'y amener pour que je puisse demander la permission des bonnes sœurs, pendant que les enfants suivaient avec Gamin. 
Un geste très gentil, qui m’épargnait une bonne borne de marche.

Une fois arrivés sur les lieux, je sonnais au portail de l'Abbaye, mais personne n'apparut. Une voix de répondeur téléphonique se fit entendre, c'est tout. Apparemment, même le personnel du bon Dieu a adopté le système de la messagerie vocale. Manquait plus que la musique chiante et "sil vous faut une absolution, tapez 1"....

L'abbaye disposait d'une grande prairie ouverte et inoccupée. Pourquoi ne pas tout simplement y planter la tente et demander plus tard le pardon ?

Je remerciais la famille pour leur aide, leur donnait un des mes flyers et nous installais, Gamin et moi.

La prairie était belle et paisible, mais j'avais tout de même cette appréhension: Et si les sœurs (qui finiront tôt ou tard par me découvrir, d'autant plus que je leur avais parlé sur leur répondeur, en expliquant mes plans) n’apprécieraient pas du tout?

De sinistres pensées !


Après un moment, j'entendis une voiture. Me voici bonne pour l'enfer ?
Non! ce fut la même famille d'avant.

Entre temps, ils avaient lu mon blog, googlé Aldo et venaient maintenant me proposer de les accompagner chez eux. Il y aurait douche, Wifi, souper, un lit et un pré pour Gamin.

Que dire ? Normalement, une fois la tente montée, rien - sauf peut être des bonnes soeurs en furie - peuvent me convaincre de la démonter. 
Mais voilà, l'offre était trop gentille - et hop, on remballait tout! 

Un tournant plus qu'inattendu de cette journée.

Tout mon bazar et moi même étaient embarqués dans la voiture et Gamin lui fut mené à pied par père et fils.

Une fois arrivés, ils conduirent l'âne sur son terrain de nuit.


Une très belle soirée en suivait. La plus jeune des enfants fêtait son premier anniversaire et la famille lui présentait un gâteau avec une bougie - soufflée par le grand frère. Un instant d'une grande tendresse et d'intimité familiale. Je me sentais presque un peu comme une intruse. Le geste de hospitalité vis à vis de moi fut vraiment de taille.

Mon linge sale qui avait sans doute cessée de croire en l'existence des machines à laver, connut enfin un bon coup de lavage.
Une bénédiction, en particulier pour mon pull. Suite à un accident de boîte de sardines abîmée, il  puait l'huile em-poissonée, - malgré maintes tentative de lavages à la main.
Le voilà qu'il a enfin retrouvé sa virginité olfactive.

Le soir au souper fut un moment convivial et plein d'échanges. 

Une rencontre exceptionnelle et une soirée tout aussi exceptionnelle et inattendue.








4 commentaires:

  1. salut diana
    comme quoi!! toujours de belles surprise le long de ta route!
    fantastique famille ! l'etre humain dans toute sa splendeur !!!
    les portes de l'italie s'ouvre devant toi ! c'est le pays d'origine de mon père.
    je suis certain que tu y fera d'autres rencontres tout aussi belles!
    c'est ce type d'échange qui donne a ton pelerinage une toute autre valeur !
    prenez soins de vous
    didier

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    1. Bonjour Didier,

      Oui en effet, ce fut une des plus belles rencontres. Nous nous approchons vraiment de la frontière et je sais bien que c'est en Italie que "tout" commencera vraiment. Merci de ta fidélité !

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  2. bonjour, découverte par hasard de votre blog en plus nous sommess presque vooisine et anière; je vais suivre de prés. Plein de bonheur à tous les deux .

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    1. Bonsoir! Voisines? Harsault / La Haye je suppose? ;-) en toyt cas merci pour votre commentaire et bienvenue survle blog!

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