jeudi 12 mars 2015

Qui es tu ?

Le côté pratique du pèlerinage commence à prendre forme et rentre en ordre. Je sens qu’il est temps de me tourner vers l’intérieur, vers celui à qui ce périple est dédié : Aldo Moro.

Aldo s’exprime en adoptant de multiples visages. Aussi étrange que cela puisse paraître, mais parfois je me sens comme plongée dans le conte de la belle au bois dormant. Mais toutefois avec les rôles inversés. Je suis la princesse qui part à la recherche du prince endormi depuis 100 ans.
Un prince qui a connu un destin tragique mais qui, par la grâce d’une bonne fée n’est pas mort à part entière. Une goutte de sang et une larme sont tombées sur une pétale de rose, gisant au pied de sa tombe. Un rosier y est né, a grandi et s’est épanoui pour créer une forêt épaisse de fleurs et d’épines invisibles, dont les ronces entourent le monde entier.

Rares sont ceux qui perçoivent l'appel qui vient de ce lieu secret. Et parmi ceux qui l’entendent et s’en vont pour le suivre, peu aboutissent. Car la forêt de roses est dense et ses épines sont impitoyables.

Vais-je parvenir à passer entre les ronces ?
Il y aura-t-il jamais la bise magique, celle qui engendra le réveil, la résurrection ?

Aldo Moro  se présente à moi aussi comme l’homme viril à la fleur de l’âge. Le professeur, le philosophe, le politicien. Il m’instruit, il me fait repasser mes leçons d’Italien et m’invite à franchir les obstacles, toujours à la recherche de la dernière frontière.
Aldo Moro a ses principes et sa dignité. Il peut être capricieux. Il se refuse, quand il n’a pas envie de suivre.

Aldo Moro, c’est aussi le grand-père. Le vieillard aux yeux doux, avec qui on aimerait rester assis des après-midis entiers sur la terrasse, rien que pour le voir respirer, tendrement attentif à ses soupirs occasionnels.
Et Aldo, c’est également le petit garçon qui invite la petite fillette qui vit en moi à jouer avec lui. Il rit, il fait des bêtises et il rêve toutes es étoiles.




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