jeudi 13 août 2015

La ruée vers la Toscane, PART 2


Les Villas éparses sur les vastes collines de la Toscane sont belles à voir, mais ce sont majoritairement des forteresses hostiles. 

Très souvent, elles ne sont pas habitées par des Italiens, mais par des étrangers à gros sou, venus d’un peu partout et qui ne souhaitent aucun contact avec les autochtones -  encore moins avec une pèlerine franco-allemande et son équipage asino-spirituel. 

En Ligurie, on pouvait être à peu près sûrs d’être “sauvés”, dès qu'apparurent les premières maisons après une grosse étape de montagne sauvage. 
Ici, dans dans les collines du désert herbeux, on n’hésitera pas à vous envoyer “d’aller voir plus loin”, fusse-t-il midi, sous 40 degré de chaleur, tout en sachant bien que les prochaines habitations sont à plusieurs kilomètres.


Des forêts sont de plus en plus rares.

Trois jeunes français dans une villa étaient au mois prêts de nous donner un peu d’eau. Ils ont fait des exercices de gymnastique impressionnants afin de pouvoir passer les bouteilles par-dessus du portail d’acier, sans avoir à ouvrir ce dernier.

Je l’ai déjà dit : A force “d’aller voir plus loin”, nous avons fini par faire, chaque jour, beaucoup plus de kilomètres que prévu. Bon, au moins comme ça, on avance, me suis-je dit. Mais à quel prix ?


Les "Azienda agricole con vendita diretta" sont par contre de
très bonnes adresses: Ouvert au public, on vous trouvera toujours un petit coin.

Le nuage de taons qui avait attaqué Gamin sur l’Alta Via pendant plusieurs jours, le torturant jusqu’au sang, avait laissé des blessures très moches sur ses talons et autour de ses sabots.  
Sous l’effort et la chaleur, les mouches ajoutaient leur présence abjecte à la souffrance. Les blessures s‘agravaient sans cesse. Je soignais les plaies avec de la bétadine et des pansements improvisés. Mais la plus grosse plaie sur l’antérieur droit se remit à saigner, dès que nous étions en marche.

En plus de cette plaie, je remarquais un peu de sang sur le sabot de l’autre antérieur, celui de gauche. Comme il n’y avait pas de plaie visible, je pensais qu’il s’agissait du sang du pied opposé qui aurait été projeté en marche sur le sabot.


"Via A. Moro" Je pense que le "A." c'est pour "Aldo".


Nous nous approchions de San Quirico quand la blessure de l’antérieur droit se remit à saigner avec tant de force que je décidais qu’il état temps de consulter un vétérinaire. Je ne me voyais plus en mesure de gérer ça toute seule. Je demandais à la première passante si il y avait un véto dans la ville. 
Oui! Quelle chance! 

Mais en voyage comme à la maison, ce genre d’urgence arrive toujours un dimanche. Le cabinet était évidement fermé. Il fallait donc passer la nuit à San Quirico.

A San Quirico, il y a un refuge d’étape pour les pèlerins qui cheminent sur la Via Francigena. J’avais déjà passé deux nuits dans celui de l’étape précédente, à Ponte d’Arbia, où on m’ avait permis de planter la tente. Le refuge de Ponte d’Arbia est un centre culturel très accueillant et chaleureux. 




 Dans le bureau d'une ferme abandonnée...

Cela ne va pas de soi : 
Nombre de ces gîtes officiels requirent “la Credenziale” - une sorte  de passeport pour Pèlerins  - dans le quel sont collectionnés les tampons des étapes. 

C’est la preuve qu’on est un “vrai” pèlerin et pas un randonneur lambda sans scrupules qui abuserait de ce service. 

Elle a fait 1500 Kilomètres pour notre Aldo Moro avec son âne, vous appelez ça un abus ? ” s’était indigné un gentil Monsieur qui avait été témoin du refus de la part du gîte situé à Monterrigioni. Refus qui nous contraignait à faire encore 5 Kilomètres sous la canicule, avant de trouver refuge chez des particuliers.



Ledits particuliers sont les propriétaires de BIPPO, un chaton que je prendrai avec moi sur la voie du retour. Le voici en train de piller mes réserves de thon.

Eh bien à San Quirico, pèleriner sans document officiel et pour Aldo Moro, est également considéré comme étant un abus.

Petite parenthèse : 
Je me demande si les “autorités religieuses” savent combien de pèlerins porteurs de la credenziale sont en vérité des athées convaincus. Personnellement, j’en connais plus d’un. Rien à dire contre eux, c’est juste pour cerner la définition d’ “abus” dans ce contexte. 

Comme souvent, c’est l’apparence extérieure qui compte et pas la vérité intérieure. Aldo et moi, avons tous les deux, chacun de notre côté, beaucoup expérience en la matière. On a donc appris à prendre les choses avec philosophie.



L'Orcia

Deux agents de la Polizia Provinciale apparurent et ce fut une occasion à ne pas rater. La police nous a toujours aidé. Je me précipitais vers eux pour exposer mon problème. Ils finirent par me conduire sur un espace de loisir et m’accordaient la permission exceptionnelle d’y planter la tente, pour une nuit. 

Plus tard, l’épouse d’un des policiers est venue me voir pour demander si j’avais besoin de quelque chose. Je lui faisais alors part de mon dilemme : Il faudrait que j’aille faire des courses mais j’hésite à laisser l’âne et les bagages sans surveillance

La solution fut vite trouvée ! Madame faisait venir sa mère pour monter la garde près de mes effectifs et pendant ce temps, elle m’emenait au supermarché en voiture. 
Encore un grand coup de gentillesse ! 

Le lendemain, je rebâtais Gamin et on se mettait en place devant le cabinet vétérinaire pour être les premiers lors l’ouverture à 10:00 heures.


Gamin attend devant le véto

La vétérinaire était à l’heure. Elle désinfecta la plaie, fit un pansement et me donna une crème ainsi que des pansements en réserve. 
Nous étions donc prêts à repartir. Mais voilà - il était déjà 10h30 et normalement, c’est vers 11h00 que je cherche notre quartier, afin d’échapper au pic de la canicule. 

C’est pour ça que à la veille, j’avais tout mis en oeuvre pour nous trouver un abri sûr et proche de San Quirico: Un Agritourismo à 3 kilomètres de la ville. D’abord, je leur avais écrit un mail et puis, faute de réponse, demandé à Paola, l’amie qui m’avait hébergé à San Lorenzo, de leur téléphoner.

Grace à l’aide de Paola, je savais donc où aller. Même sous la chaleur, trois kilomètres sont faisables, surtout si on a un but. Une petite promenade facile donc.
Une erreur...


6 commentaires:

  1. salut diana
    en deux trois mots ! plus t'a de fric , plus t'ai con!
    tu aurais du traverser monaco avec gamin! tu aurais été vacciné par la bêtise et le manque de savoir vivre des nantis!
    gamin ne va pas très bien !!
    diana ,la préparation pour ton long voyage, les efforts déjà depuis de long mois, cette chaleur écrasante qui n'en fini pas!
    un jour tu m'a dit d'écrire ce que j'avais sur le cœur ! n'outre passe pas les forces et les capacités de ton ami le gamin! sans parler des tiennent !
    diana, tu n'ai pas responsable de ce que les hommes ont pu faire subir a Aldo !
    je suis désolé de te dire de telles choses !
    didier

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    1. Merci Didier, tes mots sont toujours appréciés. Le Blog a "du retard". En faut, depuis presque une semaine, Gamin et moi nous nous reposons sur l'Agriturismo. J'ai encore un article à écrier avant d'être à jour, le récit le plus dur peut-être, mais sache qu'à l'heure qu'il est, nous allons bien.

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  2. Bonsoir Diana,
    Ce n'est pas trop ça, la Toscane, semble-t-il ....
    Avec de plus grandes étapes, on va plus vite, en effet, mais
    attention à vous deux, quand même !
    Nous venons de bénéficier d'un week-end plus frais et humide, avec enfin de la pluie pendant la
    nuit. Il en faudrait encore, mais c'est apprécié par tous !
    Je souhaite que de votre côté aussi, les températures soient plus clémentes pour les
    randonneurs...
    Allez-vous rentrer avec le chaton Bippo ? Un souvenir d'Italie ????
    Bonne soirée et bon courage pour la route,
    Maryse Doux

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    1. Bonsoir Maryse,

      Oui, la Toscan n'a pas été facile. Ceci st est dû aux structures locales : grands espaces peu peuplés, pas vraiment de "vrais" paysans - c'est comme e France, où ce genre de voyage est plus facile dans la Drôme et en Ardèche qu'à la côte d'Azur. On verra ce que nous réservera le Latium. J'y serais dans deux jours.

      Oui, je vais framèner Bippo chez moi, à Harsault. Ca fera un ouvenir vivant de ce voyage. J'ai assez de chats, je le sais, mais je ne pivais résier au charme de ce petit lutin bicolore qui a tput mis en oeuvre pour me séduire, ce soir là.

      Les temperatures ont bien rafraîchi - au point que la nuit, je grelote!

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  3. Bizarre Diana, rien depuis le jeudi 13 août !! Tu es en Latium je suppose ! en vous souhaitant de réussir votre périple, courage Diana !!

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  4. Bonjour Pierre, oui le manque de connexion! Je suis dans le Latium et proche de Torrita Tiberina. Je vais tenter de mettre à jour le Blog aujourd'hui.

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