mardi 11 août 2015

Ruée vers la Toscane, Part 1

Federica ne nous avait pas laissé partir sans s’assurer que nous aurons un quartier pour les deux prochaines nuits: Un chez une de ses amies et l’autre, plus loin, dans le centre équestre Ippomare. 

Ce dernier quand à lui, téléphonait  à un autre manège situé à Pietrasanta qui nous accueilla à son tour. Une grande écurie avec plus de vingt chevaux et des Bovins énormes.


Plus grand qu'un grand cheval! 

Marino, le propriétaire de cette écurie, me faisait remarquer que selon lui, les sabots de Gamin étaient pas mal usés. 

Ferrer ou non les équidés est un sujet très controversé dans le monde équestre. En général, on dit que les ânes n’ont pas besoin d’être ferrés, car la corne de leur sabots est plus dure que chez les chevaux. De plus, un âne avec des fers aura beaucoup plus de mal à “tenir” sur la roche et les pentes caillouteuses de la montagne. Il était donc tout à fait normal pour moi de partir avec Gamin pieds nus.

Mais après 3 mois de marche intense - avec beaucoup de goudron, il faut l’admettre - il fallait reviser la stratégie. Je consentais donc à faire venir le maréchal ferrant.

A ma connaissance, Gamin n’avait jamais été ferré auparavant. Je me doutais bien que cela n’allait pas être facile. Le maréchal ferrant ayant été par surcroît plutôt rustique dans la manière à traiter ses clients quadrupèdes, Gamin a passé une mauvaise heure. Et bien plus que ça, comme il allait s’avérer plus tard...

Après les premiers pas bancals et hésitants, l’âne retrouvait son équilibre et j’avais l’impression qu’il avançait même mieux avec ses godasses en ferraille.


En quittant Pietrasanta

Et c’est ainsi que nous nous enfoncions dans la Toscane. J’avais hâte de pénétrer dans un territoire moins montagneux, plus vaste. 
Les liguriens, adeptes de l’auto-critique, n’avaient pas cessé de me prédire ô combien le voyage sera plus facile en Toscane avec des gens “plus ouverts”, et “plus accueillants”. 

Au début, le paysage était plutôt une “Ligurie light” avec toujours des grimpettes méchantes.


Le charme toscan

Mais à fur et à mesure, le paysage s’ouvrit et en effet, l’avancée devint plus aisée. De nouvelles belles rencontres se faisiaent, comme chez cette famille qui avait fait apel à un journaliste pour qu’il crée l’article que vous avez vu dans l'avant-dernier post.


Et toujours: Le grand émoi quand je parle d’Aldo Moro et du but de mon pèlerinage. 

Étrange différence de perspective: Alors que pour moi, il est évident que le souvenir d’Aldo est bien plus présent en Italie qu’ailleurs, les italiens ont pour la grande majorité la sensation qu’il est oublié chez eux. D’où la reconnaissance et la gratitude envers mon projet. 
Cet oubli, “c’est l’indifférence” disent ils, mais aussi :” C’est un oubli forcé, volontiers.”. Plusieurs personnes m’ont raconté indépendamment que des enseignants refuseraient de traiter le sujet à l’école avec les paroles : “On ne parle pas d’Aldo Moro”.

Autre fait étonnant: Aldo est tout aussi apprécié par les personnes politiquement de gauche que celles du centre-conservateur. C’est avant tout l’être humain dont on se souvient. La politique, c’est trop loin dans le passé. 
Cependant, évoquer ses anciens “amis” du parti “DC” comme Andreotti ou Cossiga, permet d’apprendre un tas de nouveaux gros mots et autres titres de noblesse italiens ;-)



Vers la Toscane



Les grands espaces de la Toscane sont peu peuplés. Beaucoup de fermes vides et abandonnées, ou alors les villas closes télésurvéillés. Comme quoi chaque jour, nous avions du parcourir beaucoup plus de kilomètres que prévu pour trouver le lieu de bivouac.
Vint s’ajouter la canicule meurtière, surtout dans les zones de “desert”.  Ce sont des kilomètres et des kilomètres de collines avec rien d’autre que l’herbe rase et seche, du sable et des cailloux. Pas d’ombre, pas d’eau. Rien. 
Un avant-goût de la Basilacate avec ses zones de desert franches.
20 à 25 kilomètres par jour - nous avons traversé la Toscane comme si on avait avalé un TGV. Un tour de force sans jour de repos, toujours en course contre le soleil, contre la montre. 

Une vitesse de croisière d’enfer que nous devrions bientôt payer cher...  



"Il deserto Italiano"

4 commentaires:

  1. Sur la photo où l'on aperçoit Gamin, nouvellement saboté, il semble qu'il vous dise:"Diana, allons donc voir se qui se passe dans cette belle maison blanche située sur la colline assez lointaine". Finalement, tout se passe bien, oui, je veux bien croire qu'Aldo Moro est tombé dans les oubliettes dans de nombreuses familles italiennes, vous savez en France, c'est un peu la même chose, parlons du général de Gaulle, ce fut un mythe, mais la fatalité des événements ont fait qu'il a été totalement oublié. Dès demain, il y aura des Broggini en plus en Lombardie! c'est le départ de notre fils et famille pour une visite familiale au sud de Varèse (Castronno et Schianno), dix jours de régime à l'italienne. Harsault: 11 heures ,28°. Bonne continuation avec Gamin en pleine forme !!

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    1. Bonjour Pierre,

      Oui, c'est bien vrai pour le général de Gaulle. D'un côté, c'est un processus sans doute presque inévitable, car le temps ne s'arrête pas et il y a tant de choses nouvelles qui se passent dans le monde.Tôt ou tard, chaque actualité devient "de l'histoire" pour la quelle il faut s'intéresser afin d'être informé. Bon, c'est aussi une question de culture générale...
      Quoi qu'il en soit, tant qu'il y aura au moins quelques individus pour raviver le souvenir, rien n'est perdu.

      Alors bon voyage à votre fils vers la Lombardie, terre des origines! Vous partez avec lui ?

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  2. Dear Diana,
    I was 7 years old when Aldo Moro was kidnapped and his five angels escort killed. This story upset me. Aldo Moro is one of the great passions of my life. When I read about you and your pilgrimage I was excited, because I met someone who thinks like me. I live in Campania. I hope to meet you. you're great Diana.
    A big hug from Michela Mirra

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    1. Dear Michela, thanks for yoir comment. I've responded to you on FB. Don't hesitate to friend me on FB, on my account, Diana Kennedy.

      Hugs

      Diana

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