jeudi 27 août 2015

Le clou

***Gros retard dans la mise à jour de ce blog. Principalment dû au manque de réseau internet suffisant. Actuellement je me trouve dans le Latium, mes faits racontés ci-bas datent de déjà bien des jours.***


Dès 2 kilomètres, environ, Gamin se mit à traîner et à boîter. Je vérifiais son pansement. Il allait bien - mais sur le sabot de l’antérieur opposé...une grosse tâche de sang! Et ce coup ci, il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une éclaboussure venant de l’autre côté. Ce sang, il sortait du sabot, plus précisément de sous le fer.    

Imaginez l’horreur de cette découverte, alors qu’on venait juste de quitter la vétérinaire, croyant que tout était ok, que tout allait bien.

Je me félicitais encore une fois d’avoir pris soin de nous trouver un abri au préalable. Au moins, il nous fallait pas chercher un coin de bivouac sous la chaleur. Encore 1 kilomètre et nous serions en sécurité. Il fallait donc tenir jusqu’à là.

Il est difficile de dire à un âne au pied baigné de sang qu’il doit “tenir”. Gamin traînait, faisant des pas bancals, écartés, la tête basse, les yeux plein de souffrance. Cela me brisait le coeur. Les derniers 500 mètres furent un calvaire.

Enfin, nous arrivions à l’Agriturismo. Cristina, la gérante, nous accueilla souriante. Je crois que je n’ai presque pas dit bonjour, je l’ai toute de suite assaillie avec des cris :  “Appelez un vétérinaire!” et “Appelez un maréchal ferrant!”



Cristina a immédiatement réagi et s’est mise à téléphoner. Pendant ce temps, je débâtais Gamin et on l’amèna dans l’écurie. A l’abri de la chaleur.

Ni les vétérinaires, ni les maréchaux ferrants pullulent dans la région. Il est donc très difficile d’avoir ces intervenants sur place, dans un délai utile.
Cristina avait réussi à faire venir un ancien vétérinaire en pension qui au moins, avait été spécialisé sur les grosses bêtes de ferme.

Il contrôla les pieds de Gamin. La blessure qu’avait soigné la véto de San Quirico lui parut superficielle, il attesta un bon pansement et me disait que ce souci là allait s’arranger très vite.
Quand au sabot de l’autre côté, il était formel: il faut enlever le fer, pour voir ce qu’il y a en dessous. Un abcès? Ou alors un clou mal plaçé...

Cela peut surprendre. En effet, si le ferrage effectué au manège de Pietrasanta avait été mal fait, Gamin aurait dû boiter dès le début. Mais ce n’est que depuis une petite semaine que j’ai constaté les premières tâches de sang sur ce sabot.

Le maréchal ferrant venait le lendemain. Il retira le fer et constata qu’il s’agissait bel et bien d’un clou “dans le vif”.  Sans doute, ce ne fut que “limite” comme quoi Gamin a pu faire pas mal de kilomètres avant que le clou mal placé se plia et commença a faire ravage dans le sabot.
Le clou d’horreur fut enelvé sans remplacement et en collaboration avec le vétérinaire, on me prépara des sereinges d’antibiotiques à administrer à l’âne pendant cinq jours consécutifs. Et bien entendu: 4 Jours de repos strict.

Heureusement, l’Agriturismo me fit un excellent prix “spécial de soutien” et le véto  renonça carrément à son honoraire. Le reste fut atténue par des dons de divers amis. Donc au moins, de ce côté là, plus de soucis.
Gamin reprit très vite des forces. Ls jours de repos ainsi que les soins lui firent du bien.

Vint le moment du départ. Gamin avança bien les deux jours suivants. Mais au troisième jour... il y avait du nouveau du sang sur son sabot.

Je crois que ce fut la première fois que je commençais à avoir des doutes si vraiment, on ira au bout de ce pèlerinage. Je ne peux pas aller dans les Pouilles avec un âne qui saigne du sabot.
Heureusement, un kilomètre plus loin : un Agriturismo. Il était plein, pas de chambre, pas de place pour la tente non plus -  mais on y téléphona à un centre équestre plus loin qui eux, vinrent nous chercher avec un van!

Malgré cette gentilesse, cette aide rapide, j’avais le moral à zéro. Giulio, le chef du centre équestre, fit tout pour me reconforter. “Tu es ici à une très bonne place. On connaît les équidés et nous avons un excellent maréchal ferrant, un maître dans son métier. Il ferre les chevaux de course à Sienne.”


Le maréchal ferrant prenait beaucoup de temps et de soin pour examiner Gamin. Il retira les deux fers de devant, les ajusta un peu mais me disait : “Votre âne n’a pas de problème de fer. Il n’y a pas inflammation, pas de blessure. Le sang provient de la blessure superficielle du pied opposé. C’est le pansement qui a dû glisser et alors le sang s’est remis à couler et à éclabousser vers l’autre côté.

Il n’y avait rien à faire. Je devais faire confiance à ce verdict. Le maréchal ferrant lui aussi renonça à son honoraire et me souhaita bon voyage.


Jes jours suivants, Gamin ne saigna plus - sauf si le pansement de l’autre pied était endommagé. Je pense donc avoir finalement cerné le problème.

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