samedi 30 mai 2015

Ce pays est à toi...


Plus nous nous approchions de la côte d’azur, plus nous nous baladions dans des villages  qui s'enchaînent les un les autres.

C’est un royaume de belles villas, dissimulées derrières des murs et des portails électroniques.
Aucun espace public, aussi petit soit-il. Le voyageur est contraint de rester strictement sur la route, ce qui rappelle un peu la traversée du camp militaire Canjures.  Et comme là bas, il y a partout des pancartes “dissuasives” ; “Voisins vigilants” ...”Attention chien méchant”...”chien encore plus méchant...” ..”Propriété privé, défense d’entrer, accès interdit”....
Des autocollants publicitaires sur les boîtes à lettres vantent fièrement les entreprises de sécurité qui ont fourni le matériel.



La meilleure était un panneau qui menaçait : “Terrain piégé”.
‘faut le faire.

Le fameux veset de la chanson “this land is your land” de Woody Guthrie me vient en tête :

As I went walking I saw a sign there
And on the sign it said "No Trespassing."
But on the other side it didn't say nothing,
That side was made for you and me.

A la longue, ces demeures hyper-sécurisées m’aparaissent de plus en plus comme des prisons.
Des prisons de haut gamme certes, mais tout de même des prisons. Les gens se claquemurent eux-mêmes, faisant de leur peur leur geôlier.

Bon, ne soyons pas injustes. Je sais bien que le monde est peuplé de malfrats qui sont attirés par la “richesse” de ces quartiers.Et qui sait - je ferais sans doute pareil, si ma maison se trouvait ici et non dans les Vosges.

Aldo Moro lui aussi ne vivait pas dans une cabanne ouverte pour tous, mais dans une maison très sécurisée et avec des gardes du corps.
Et comme nous le savons, ses craintes ne furent pas injustifiées.








vendredi 29 mai 2015

Les Groupies de Gamin

Après une nuit passé entre les oliviers du jardin d'un gentil couple departiculiers à Belluny, nous arrivions à Tanneron - un autre "village perché" entre ciel et terre.
Il était temps pour notre jour de repos, tant mérité surtout par Gamin.

Il y a un "camping à la ferme" à Tanneron. Ce n'est toutefois pas une vraie ferme au sens agricole, mais plutôt une propriété dont on a aménage le terrain pointu en terrasses sur les quels on peut installer sa tente.

une fois ce travail fait, je me rendis sur la place pour voir si je pouvais manger au restaurant. J'en avais vraiment envie. Mais il était trop tard, on ne servait plus. L'autre restaurant sur la place affichait quand à lui, le prix de 39 Euros pour le menu du jour. Décidément trop pour moi.

Je repris le chemin pour regagner le camping, décidée d'attaquer ma réserve de soupes déshydratées.

Ce fut comme un coup de poing!
Une abeille en kamikaze contre mon œil. Collision, piqûre !
J'ai failli tomber.
Je suis allergique aux piqûres d'abeilles. Je le sais depuis 30 ans, quand je m'étais fait piquer dans le bras.

A la douleur brûlante dans l’œil qui se gonflait comme un matelas de camping, s'ajoutait la panique.

Heureusement que mon médecin traitant m'avait donné des médicaments de premiers secours pour un cas comme celui-ci.
Après la prise de deux comprimés, la douleur s'apaisait et il était vite clair que je n’allais pas faire de choc anaphylactique. La seringue adrénaline que j’ai également avec moi ‘a pas du être appliquée.


Malgré l’oeil toujours douloureux, Le soir je pouvais faire quelques photos très belles du crépuscule dans la montagne.









Au petit matin, nous avions de la visite! Deux ânesses s’étaient échappées de je ne sais où et venaient encercler Gamin en faisant du bruit et du dégât. J’essayais de les chasser, même l’aide d’un coup de tuyau d’arrosage, mais en vain.

Je m’empressais de charger Gamin pour partir. J’éspèrais que les ânesses n’allaient pas nous suivre.

Eh ben, fi !
Elles nous suivirent. Tout au long de la route !
En plus elles faisaient nullement attention au trafic. Derrière moi ça klaxonnait et ça gueulait.

Evidemment, tout le monde pensait que ces bêtes étaient les miennes. Les regards indignés me punissaient pour laisser “mes” ânes ainsi en trotter en liberté.
Enfin, une voiture s’arrêtait et la conduiseuse me faisait savoir qu’elle connaissait le propriétaire. Elle le préviendrait comme quoi les ânesses qu'il cherchait partout, avaient été  trouvées.
On convenait que j’allais l’attendre en bas, au carrefour.

Arrivée en bas, un ouvrier communal tentait de son côté d'appeler la mairie avec con portable. Mais il n’arrivait pas à la joindre.



Heureusement, le propriétaire de ces deux garces ne tardait pas à arriver.
Il les emmenait et Gamin et moi pouvions poursuivre notre chemin sans les groupies.

Bon anniversaire, JFK

Le mois de mai est bourré de jours fériés, sur le plan "officiel" tout comme sur le plan personel :

l’assassinat d'Aldo Moro le 9, on l'a eu - et aujourd'hui,  nous  célébrons cet événement plus heureux qui est ceuli  la naissance de JFK le 29.

L'anniversaire du président des présidents, ça se fête ! Dans la tente, sans chanter en négligé transparant, Mais de tout coeur.



lundi 25 mai 2015

Art d' en route : Irrigation


La scène retenue dans ce dessin as'est passée en route vers Sisteron. Sur les grands champs et vergers, des stations d'irrigation automatique assurent le bon rendement de l'agriculture provencale. Gamin a horreur de l'eau. J'avaus réussi à le convaincre que ces jets d'eau géants ne visaient que les champs et pas lui. Mais voilà...ces trucs diaboliques tournent.

dimanche 24 mai 2015

Bargemon


Google ne m’avait pas révenu, certains habitants oui - mais j ne les avais as trop écoutés : Alors me voilà en entrain de longer, Gamin à la longe, une déprtementale qui se lézarde à travers un immense terrain militaire.
Tous les 100 mètres, des pancartes des deux côtés de la route interdisent formellement de mettre ne serait-ce qu’un pied à côté de la voie goudronnée.

Je fais seulement une photo. Une. Une des pancartes - et ça  juste de loin. 

Je n’oserais pas faire plus de clichés. Nous vivons en des temps très sensibles et c’est exactement pour des trucs comme ça qu’on finit par se faire tirer un drone dans le derrière - par Barrack Obama en personne. 

Le camp militaire qui apparaît après des kilomètres impressionne par sa taille et son ambiance    Obscure. La réponse française à l’infameuse l’area 51?  J’ai une pensée pour mon petit Qwertz : Il a eu de la chance d’avoir crashé sa soucoupe volante dans les Vosges, où on l’a aidé. Ici, il se serait faire autopsier à vif dans une de ces sinistres bâtisses.

Heureusement que je sors du terrain avant de devenir complètement parano. 



Bargemon est un des ces villages nichés dans le flanc de la montagne à un point qu’il n’y a pas de terrain plat assez grand pour accuillir une tente, aussi petite qu’elle soit. Sans parler de l’âne. Bref, pas la peine de frapper aux portes de ces jolies maisons.

 Je m‘adresse à la gendarmerie pour leur demander s il y a un camping municipal. 
Non, il y en a pas, mais les représentants de l’ordre téléphonent à un de leurs collègues qui lui accèpte de nous héberger, Gamin et moi, sur son terrain. Je suis ravie !

Mais la demeure en question se trouve à 4 bornes du village, en direction de Seillans. Donc ultime effort à faire. C’est l’heure du pic de la chaleur et l’avancé est très pénible. Nous sommes fatigués tous les deux. Gamin traîne et trébuche souvent. J’ai peur qu’il perd ses chaussurs et vérifie souvent, si il les a toujours bien aux sabots.

Finalement nous atteignons notre but. La maîtresse de la maison nous montre une roulotte stationnée en bas sur leur terrain et me donne la permission d’y passer la nuit. Donc du coup, pas besoin de monter la tente. 

En revanche, douche, éléctricté et vrai lit. Quel luxe !



Les deux jours suivants sont marqués par des départementales, le camping aux portes de Fayence et puis le bivouac dans un jardin d'olivier privé à Belluny






jeudi 21 mai 2015

Rencontres



Après avoir quitté l'enchastre où nous avions passée la nuit, nous arrivions à La Palude sur Verdon. 


Les petits commerces pithoresques visent visiblement les touristes qui, en cette saison de l'année, commencent déjà à remplir les ruelles.
Deux Italiens me demandaient la permission de nous prendre en photo, Gamin et moi. 

Ce fut l'occasion de tester mon italien. Bien dntendu, je mis souvent longtemps a rechercher les mots pourtant appris, mais je parvenais à communiquer avec ces deux gentils signori qui me prenaient également en photo avec ma camera à moi.




L'un deux finit même par me donner un petit don sous forme d'un billet, à faire échanger contre des provisions. Si ces deux hommes sont une augure pour mon séjour en Italie, eh bien ce sera du bonheur!

Je passais la nuit sur le camping-à-la ferme. Gamin y rencontra une ânesse blanche et flirtait avec elle toute la nuit.


La récéption fut inoccupée lors de mon arrivée et l'était toujours à mon départ, comme quoi je suis partie sans payer. 

Oui - que voulez vous que je fasse? Il n'y avait pas de numéro de téléphone affiché non plus. Donc chers propriétaires,  si jamais vous lisez ça, sachez que je suis volontiers prête à vous faire un chèque. Il suffit de me contacter.


Peu après nous nous avancions vers les gorges du Verdon. J'ai souvent entendu parler de ce canyon. Mais que dire: j'aprécie bien entendu la beauté du site, mais mon expérience personelle  fut plutôt un peu pénible, car au vertige s'ajoutait une angoisse causée par ces hautes falaises à gauche et à droite. Des falaises qui semblaient vouloir vous engloutir. 
Le nom de "gorges du Verdon" est bien choisi.


Comme quoi, j'étais plutôt heureuse de sortir de ce piège. "Been there, done it, that's it."

Ayant eu soif et faim, j'étais bien contente d'arriver à Trigance. Un coca, quelque chose de frais! Le village lui aussi était peuplé de touristes qui, évidement, braquauent leur regard sur Gamin. J'essayais de m'esquiver des tentatives de prises de contact, attachais l'âne et me rendais à l'épicerie pour m'acheter ine cannette et une barre de chocolat.

Une fois ressortie du magasin,  je vois que Gamin est assiégé par au moins une dizaine de personnes. J'essaye de faire semblant de ne pas les voir et je prends place sur le petit banc auquel Gamin est attaché. Les gens resserent le cercle autour de nous. C'est coincant. je m'eforce de les ignorer en consultant mon GPS.

 Mais le cercle se referme de plus en plus et alors je pète les plomps : "je suis une attraction ou quoi?" 

Mon ton hostile les déconcerte. "Ben oui" me répond-on. Certains formulent les questions habituels comme quoi si je venais de loin et où je voulais aller. Ma réponse consiste en un regard sulfureux et finalement, - enfin! - la foule se tire.

Oui, je sais bien que ce n'était pas méchant. Je sais aussi que, si je me serais montrée aborable, il en aurait resulté une parlotte sympa. Peut être même une rencontre. Mais en ce moment précis, je n'étais pas capable de répondre aux attentes. Tout ce que je voulais, c'était une petite pause pour moi toute seule, avec la cannette de coca et la barre de chocolat, sans être sollicitée par personne.

Bref, Trigance ne m'avait pas plu et je me posais la question, pourquoi auparavant, le lieu avait eu une connotation si positive dans mon esprit. J'allais l'apprendre.



De nouveau sur la route, je commence à guêter les maisons succeptibles de nous offrir le fameux carré d'herbe pour la nuit.
Après un certain temps, cette pancarte apparût :

 







Une exposition? De l'art? Cet endroit ne pouvait être que le bon!

Et que dire...Deux heures plus tard, me voici dans la maison, avec l'artiste-sculpteur Christel Schlierkamp parlant de tout et de rien et en train de créer son blog. C'était comme si on se connaissait depuis longtemps, une amitié de longue date. 

Christel crée de magnifiques sculptures, des figurinnes féminins plein d'émotion: dansantes, lisantes ( sa série des "liseuses" a été crée pour la fête du livre.) et plein de vie. Au chaque regard, elles vous dévoilent un nouveau secret, vous donnent une autre inspiration. 

Me voilà l'invitée d'une artiste de grand talent dont la philosophie et la manière de voir les choses sont une forte inspiration pour moi. Sa maison, son superbe atelier et sa salle d'exposition forment un royaume riche et magnifique dont Christel est la reine. 
Et moi, la reine-bohèmienne en voyage, j'ai eu le priviliège d'avoir été accueillie à sa cour.

Ce matin là, le départ fut difficile. Ô combien aurais-je aimé de rester encore un peu chez elle. Mais la route m'apelle, Aldo Moro m'apelle !  




lundi 18 mai 2015

Le long chemin

Quelques jours un peu monotones d'abord ;  on devait suivre la départementale et une fois même la nationale. Sur celle-ci, une voiture de service nous interpellait pour me faire savoir que je risquais une grosse amende vu que e ne portais pas de gilet jaune.
Bon, Je ne pouvais pas déployer mes ailes pour voler au prochain garage et m'en procurer un. Alors je leur expliquais que je comptais quitter cette route dès que possible.

De toute façon, cette route avait une ambiance peu accueillante :


Bon, message clair pour tout citoyen britannique qui passerait par là.


...Bref, tout le monde dehors. Je ne demandais d'ailleurs que ça.
Les voitures qui me dépassaient à grande vitesse, sans presque pas prendre d'écart, nous fatiguaient.

"Je ressentirais cela comme une gifle" m'avait dit Didier, une rencontre aussi inattendue que merveilleuse faite auparavant. Il nous avait vus longer la route, Gamin et moi et nous invita à un coca, respectivement un seau d'eau.
Lors de notre entretien, je me suis sentie comprise comme c'est rarement le cas. Voici le vrai carburant pour notre voyage!

Après Un petit lieu nommé Saint Pierre, nous prenions une piste naturelle pour nous enfoncer dans la montagne. Nous nous perdions presque dedans. Des heures et des kilomètres sans plus voir un humain ou une maison.



Gamin avait ses nouvelles hipposandales que je lui avais acheté pour ses sabots postérieurs un peu abîmés. Ils a d'ailleurs très bien accepté ses godasses et je crois qu'il ressent un soulagement en marchant sur des chemins caillouteux. Dès que je le peux, je vais lui acheter une paire pour les antérieurs.


Ce chemin, pendant des heures.



La seule rencontre du jour fut un couple de nudistes, nichés au coin de la montagne. Ils nous avaient aperçus de loin et s'empressaient de renfiler leurs habits.

A part ça, personne. Que la nature grandiose.



Au bout de 28 Kilomètres, toujours pas de lieu habité. Mes pieds me faisaient mal et Gamin n'en pouvait plus. Alors, pour la première fois pendant ce voyage, je me décidais de camper en pleine nature.
Certes, on aurait peu être pu faire un ultime effort pour rejoindre Majastres. Mais étais-je sûre d'y trouver refuge? Et si le patelin ne contenait que des maisons verrouillées, closes, comme c'est si souvent le cas dans ces minuscules village?
Si oui, camper sans permission sur le champ de quelqu'un serait beaucoup plus critique que de planter la tente en pleine nature où, de toute manière, pratiquement personne ne passe.

Et c'est ainsi que je montais la tente près d'un petit gué.



La nuit fut agréable, mis à part le froid nocturne qui me prend régulièrement par la peau des fesses depuis que je n'ai plus mon regretté duvet. Et une bande de fourmis qui a envahi mon pot de marmelade. Les petits salopards!

Le lendemain nous repartîmes de bonne heure. Le chemin continuait, mais nous arrivions dans des contrées déjà un peu plus animées.



Ah, et n'oublions pas deux petites marques :

* Nous avons dépassés les 500 Km de fait!
* Nous sommes en route depuis un mois maintenant!




samedi 16 mai 2015

Les vestiges


 Comme partout en France, ln trouve aussi en Haute Provence des épaves d'automobiles abandonnées en pleine nature ou dans un champ. Témoins disgracieuses d'une mentalité égoiste et sans conscience écologique, ces dépouilles rouillent sous le soleil et la pluie pendant des années...voire, des décénies!

En effet, plus d'une épave de voiture vue dans les champs provencales est vieille...très vieille. Limite vestige historique.
Faute d'avoir été enlevée à temps, la vieille citroën, le squelette de Renault, ne seront pas enlevés demain, parce que les années en ont fait des monuments.

Sur une carosserie rouillée et vide, on y trouve même une balise rouge-blanche de GR,soigneusement peinte   sur la carcasse. Comme quoi on a intégré le déchét dans le décor.

Curieux phénomène que cette valorisation par le temps. C'est valable pour yous les objets. Des chaises tout bonnement moches dans mon enfance sont aujourd'hui des joyeaux du vintage. 


vendredi 15 mai 2015

Route Napoléon


Nous nous baladons sur la "Route Napoléon". 

A Malijai, une maison se vante d'avoir hébergé l'empereur pour une nuit...

Bonaparte monte également la garde sur un rond-point.

Personne ne se vantera plus tard d'avoir accueilli notre tente, mais mes esprits accompagnateurs ne se dégonflent pas devant la concurrence !  


Hh



jeudi 14 mai 2015

Le temps des cerises

Après les journées des durs efforts, voici les jours des douceurs. Un peu de marche le matin et les vacances au camping 4 étoiles l'après-midi -  piscine incluse.
Une vraie vie de reine bohémienne !

Sur le camping de Volonne où nous sommes actuellement, on nous a donné une place sur un verger, au milieu des cerisiers aux branches lourdes de fruits mûrs ou mûrissants.

Je goûte, et regoûte, c'est un véritable paradis des cerises. Gamin est attaché ente les arbres et savoure l'ombre et l'herbe.



La mélancolie s'en va peu à peu. Aldo est toujours là, plus présent que jamais, mais je le vois fouiller les cerisiers plutôt que d'attendre, le quotidien dans les mains, la mort dans son trou.
Le mois de mai avec tout son enchantement et ses rêves s'épanouit autour de nous et nous enivre d'abondance et de grandeur.

Le temps des cerises est bien court, comme le dit la fameuse chanson. Pour nous aussi, ce gai rythme de ballades de camping en camping avec tous les douceurs qui vont avec, ne durera pas.
De dures étapes nous attendent, avec de long chemins arides et à chaque soir, l'incertitude de l'endroit pour le bivouac.


mercredi 13 mai 2015

Une Pause à Sisteron

Nous avons passé deux jours sur le camping municipal de Sisteron. Cela a fait du bien, et j'ai pu refaire le point et travailler sur le trajet à venir.


Mais il est temps de repartir. Même Gamin, qui avait pourtant beaucoup apprécié le beau pré qui lui a été mis à disposition, commence à s'ennuyer. Demain nous allons reprendre la route.

Les prochains jours ne vont pas être faciles: Il y a départementales à suivre. Plus loin ce sera des kilomètres sans lieu habité - donc gare au manque de provisions.

Et puis des montagnes et encore des montagnes. Bref, je ne compte pas trop sur une connexion internet et il se peut très bien que le prochain signe de vie dans ce blog se fera un peu attendre.

Et voici le dernier dessin:

Ce coup-ci, JFK a une solution peu délicate en tête, pour résoudre le problème des grimpettes interminables.



 

lundi 11 mai 2015

L'anniversaire de sang


Le 9 Mai était l'anniversaire du Meurtre d'Aldo Moro. Après 55 jours de séquestration, ce fut la fin dans le sang. 
Cet anniversaire est toujours pénible, mais cette année, sur le chemin du pèlerinage, ce fut encore plus dur pour moi. Tout ce voyage lui étant dédié, la sensibilité est accrue. Je me sens triste et vulnérable.

Je traverse les "chemins du soleil" de la Haute Provence. Le chant des Grillons me renvoie l'écho de ma solitude, de la tristesse.

Dans la tente, je m'efforce de faire un dessin optimiste avec Aldo...Je voudrais le voir nous tendre la main. Mais il se refuse. Pas moyen de diriger les crayons en sorte de créer cette image. Alors je me laisse guider et voilà ce qui en résulte. Un Aldo toujours blessé.



Cest là tout e fardeau d'un pèlerinage individuel. Personne ne partage vos passions, vos chagrins. C'est un chemin solitaire.

Arès deux jours de marche  sous un soleil ardent, nous voici arrivés à Sisteron. Le beau camping du pré Haut sera notre base pour deux ou trois jours de repos.

Vosges Matin


samedi 9 mai 2015

Pétage de câble ;-)

"Araignée le matin apporte le chagrin"

Normalement, je m'efforce de ne pas croire à cette règle. J'ai beaucoup d'araignées chez moi dans ma vieille maison et parmi elles, las mal se présentet le matin.
 Si jamais le dicton disait vrai, je suis abonnée la malchance en série.

Mais cette grosse araignée qui se balladait sur le slip que j'allais enfiler - difficile de ne pas croire à une mauvaise augure. 
Il était tôt dans la matinée sur le camping l'hirondelle prés de Menglon, où on avait passé la nuit.

je sortais la tête de la tente - et je réalise avec horreur : Gamin n'est plus là ! 

Sa longe git sans vie  - et surtout sans âne au bout  - dans l'herbe. 
Je m'expulse de la tente comme ine fusée. Je cherche partout. Rien. Le camping est grand. j'inspecte la longe : le câble enfilé dans le tuyeau d'arrosage a craqué. 'Faut le faire ! 

Des hollandais qui campaient près de moi se  proposent d'aider mes recherches en utilisant leur byciclettes. Et en effet : ils finissent par trouver Gamin au milieu d'un bosquet de pins, avec un air innocent. 

Que d'émotions. C'est donc reparti. Mais voilà, le câble de la longe est cassé. Comment faire la nuit suivante ?

Dans un petit hameau, je passe par un atelier où bricole un monsieur apparament bien équipé en outillage et  doué avec ça. Je m'arrête, je lui explique ce qui s'est passé et voilà qu'il répare mon câble avec beaucoup de gentillesse. Quel dépannage !

Je remercie le monsieur et continue la route. Celle ci nous mène sur un sentier qui dégénère vite en grimpette longue et fatiguante. a l'autre bout de la montagne, épuisés, nous découvrons un petit camping où nous nous installons. C'est le troisième, de camping. Le premier fut le camping municipal à Die, où nous avions passé un bel après-midi et nuit.


lundi 4 mai 2015

Le sentier des cailloux



Derrière le Col de Rousset, le climat change. C’est plus sec, plus ensoleilé. C’est là que commence le midi” ,m’a -t’on dit. 

Ce col serait donc un peu ce que le col du Gotthard est en Suisse. 
Une barrière entre le nord et le sud, le portail vers un autre climat.

Le matin venu, nous étions heureux de quitter notre camp froid et mouillé. 


On quitte la station de ski

Gamin avait visiblement bonne humeur, surtout lorsque le soleil se pointa derrière les cimesdes montagnes. Il me suivit d’un pas léger.
Il nous fallut maintenant prendre le chemin qui mène au dessus du col, puisque passer par le tunnel de la route n’était pas une option. (d’ailleurs je me demande si ça aurait été légal.)

Le chemin sillonnait des forêts et des prairies. Une vue magnifique s’offrait à nous, quand nous arrivions au sommet.



Mais aussitôt... le désenchantement. Le chemin descendait la pente raide, en étroits serpentins, côtoyant le vide absolu. Et voilà que revenait le vertige. Les jambes en guimauve, l’estomac qui tourne...

De plus, le sentier était caillouteux, plein de rebords et obstacles - un peu comme le satané GR de Bouvante -  en plus haut, plus découvert et donc plus dangereux.

Que faire ? Retourner à Vassieux? Toute cette marche pour rien? Et puis après, où aller?

Il n’y avait pas d’autre solution. Il fallait le faire. Lentement, je m’avançais en tâtonnant. Je me donnais l’ordre de ne regarder que mes pieds et absolument rien d’autre.

Du coup, nous nous retrouvions sur un rebord rocheux, si raide et étroit que Gamin ne voulait plus s’y aventurer. 
Je le déchargeais à moitié et c’est ainsi allégé qu’il accepta de descendre le gouffre.
100 mètres plus bas, je l’attachais à un arbre, pour ensuite remonter et  chercher les bagages. Une opération répétée plusieurs fois. 
Nous avancions 100 mètres par 100 mètres.

Un bon bout de fait de cette manière - et voilà que le fichu sentier dégénéra totalement: 
Une vaste étendue de cailloux recouvrait la pente, comme une avalanche pétrifiée. 
Dans cette mer de pierres se traçait, à peine visible, une espèce de piste. 

J’avais de fortes doutes que Gamin accepterait d’y mettre les sabots.
D’abord, il lui faudrait marcher entièrement sur des cailloux pointus et en plus, le tout était fortement instable.

A mon étonnement, il avançait. Pas à pas. 
Ça bougeait sous nos pieds, des cailloux tombaient, avec mille rebondissements, dans l’abîme.

Mais comment ais-je fait pour atterrir là, me suis-je demandée. Une situation dantesque, issue de mes pires cauchemars. La peur matérialisée d’une manière presque irréelle.

Nous arrivions enfin en bas de ce sentier d’horreur. Mais voilà: Il fallut maintenant remonter chercher les bagages.  

Je bougeais les 4 sacs marins lourds en me tâtonnant le long du mur, les fesses côté abîme. L'enjeu était de trouver un endroit stable pour le pieds, puis faire venir les sacs. Un travail de centimètres. 

Soudainement, tout bougeait, les pierres glissaient sous mes mains et mes pieds. Le coeur battait comme un tambour. Une prière rapide vers Aldo ! 

La mer caillouteuse se calma.

Venant d’en bas, j’entendis du chahut. Malgré ma consigne, je jetais un regard vers le bas : En dessous de moi, Il y avait une plateforme de vue, accessible par voiture. sur la quelle se Un groupe de gens me montrait du doigt, me prenaient en photo et s’amusaient. 

La colère montait en moi : des Gentlemen seraient venus pour m’aider au lieu de faire l’andouille. 

Mais un instant plus tard, je comprenais: Si ils ne montent pas, c’est parce que ils n’en sont pas capables.

Ils ont transporté leurs culs de feignasse en bagnole jusqu’à cette plateforme pour pouvoir prendre la vue majestueuse en photo, c’est tout. 
Pas question d’effort physique. Et moi, je n’étais qu’une attraction de plus.

C’était là tout le symbole de ma vie : Emprunter des chemins que personne d’autre prend. Le regard méprisant des autres n’a rien de légitime, ce n’est pas moi qui suis inférieure, c’est eux qui ne sont pas à la hauteur (au sens propre du mot).

Je ne me suis pas ”égarée” sur cette pente. Je suis là, parce que je sais le faire. Et eux, non.

Je n’avais alors plus peur. C’était mon chemin, je pouvais le maîtriser. 
Et j’arrivais en bas.

Lorsque je rechargeais Gamin, le groupe des “voyeurs” de la plateforme s’avança vers moi. “Je n’aime pas les ânes, ils sont moches”, disait l’un à voix basse.

Maintenant il nous fallait descendre la longue route en serpentines jusqu’à Chamaloc. Au chaque tournant, les arbres devenaient plus verts.



Les Pins e multipliaient et il y avait dans l’air cet incomparable esprit du midi. 
Nous avions vraiment franchi “La barrière”.



Donc au final, je l’ai tout de même eue, l’experience “gotthardienne”.

Chamaloc est un village vraiment typique du midi. Un champ de lavande nous accueille l’arrivant. 
Une famille nous accordait la permission de camper dans leur joli jardin.



Un regard en arrière vers le Vercors...
ô belle forteresse de rochers, sauvage et dangereuse. Les jours passées avec toi furent durs, très durs, mais tu as repoussé avec vigueur mes frontières intérieures, réveillant un potentiel en moi dont je ne savais pas qu’il existait. Tu m’a donné de la confiance en moi-même et beaucoup de force.
Ne te laisse jamais apprivoiser par les hommes.

Sur le sentier même je n’ai pas pu faire des photos, mais un peu plus loin, sur la route, j’ai pu prendre ce cliché du “lieu du drame”.

La flèche du haut indique le sentier, la flèche du bas la plateforme.


dimanche 3 mai 2015

Les dessins

Bien entendu, j'en fais, mais à un rhytme très lent...car dresser le camp, monter la tente, faire à manger, organiser les affaires - tout ça prend énormément de temps. Les dessins finis ne sont donc pas "actuels" mais plutôt une rétrospective d'evenements passés, il y a au moins quelques jours.

Comme celu-ci : gamin et moi sur une route grand traffic. Les monstres du 21 siècle encerclent les pèlerins du 19eme.

vendredi 1 mai 2015

La pluie

Aujour'hui, j'ai droit à la grosse pluie interminable tant redoutée  - à juste titre - par les randonneurs.

Gamin avance mal, il se  laisse traîner et tirer. Au bout d'un moment, nous voici comme des éponges trempées à ras.
Arrivée au col de Rousset, j'espère y trouver un refuge, un gîte, ou quoi que ce soit. Mais que dalle! C'est une station de ski et comme la saison est finie, les gros bâtiments moches forment un hameau fantôme.
Et en bonus: la route vers Chamalot mène à travers un grand tunnel de presque 2 kilomètres. Impossible avec l'âne. ( même pas tout seule)

Un homme en voiture  à qui je voudrais  demander le chemin prend la fuite. Je parviens finalement à reperer un autre homme qui m'accorde la permission de planter ma tente près d'un chalet pour y passer le reste du jour et de la  nuit. Il m'explique aussi comment trouver un  chemin pour contourner le tunnel. 

Je sors la tente sous la pluie battante. Elle est encore mouillée par la givre de la nuit de gel à Lentes. Heureusement, à l'intérieur ça va, c'est un peu humide, mais je parviens à sècher avec du papier Q. 

J'ai du mal à sortir de mes habits mouillés. Eux, ne sècheront pas. Demain, je vais devour rentrer dans les pantalons ihibiés de flotte.

Mais bon, il y a la 3G, je me fais in café sur le rechaud, alors prenons les choses avec Philosophie.

Aldo...jusqu'à present, je ressentais toujours son petit coup de pouce pour écarter les nuages de mon chemin. Mais je suppose qu' il ne peut rien contre un gros front pluvieux à dimensions nationales, voire continentales.